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Être la PDG de Science Saru – Eunyoung Choi

par Andrew Osmond,
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Anime Limited a proposé samedi une interview avec Eunyong Choi, la PDG du studio Science SARU, qui travaille régulièrement avec le réalisateur Masaaki Yuasa. Choi est revenu sur l'histoire du studio, son rôle après la démission de Yuasa, et les projets qui se dessinent à l'horizon.

Le studio Science SARU a initialement vu le jour pour répondre aux besoins de Yuasa qui devait réaliser l'épisode Food Chain pour le dessin animé Adventure Time, que Choi décrit aujourd'hui encore comme « très amusant ». A l'époque, ils ne savaient pas combien de temps le studio allait tenir debout : la situation était excitante mais incertaine. Choi décrit son studio comme différent des autres – non seulement parce que son équipe est constituée de membre d'origines diverses (Choi étant elle-même coréenne), mais aussi car les techniciens japonais ont un passif différent. Il faut peut-être plus de temps pour permettre à toutes ces personnes de communiquer entre-elles, explique-t-elle, mais elles sont capables de créer des idées nouvelles et de trouver des solutions aux éventuels problèmes qu'elles rencontrent.

Choi souligne que le studio est encore très jeune, avec une équipe jeune, proactive, et désireuse d'essayer de nouvelles choses. Le studio s'est fait une réputation en utilisant les animations Flash, mais s'est également ouvert à d'autres méthodes. Elle décrit le processus créatif du studio, toujours en quête de nouvelles approches et talents, comme un « heureux chaos ». Elle insiste qu'il est important d'essayer des choses folles dans la création d'anime ; même si cela signifie prendre le risque d'échouer.

Il a à son sens plus « d'espace pour se louper » dans les anime télévisés que dans un film : les anime sont intenses, mais il est possible de faire des essais, de donner la chance à de nouveaux animateurs d'expérimenter. Elle ajoute toutefois que les idées folles du studio sont équilibrées par le respect de la tradition de l'anime.

Lorsqu'il est question de l'héritage des anime, Choi ne se souvient pas des les titres qu'elle a consommés étant enfant à l'exception la série d'aventure de Hayao Miyazaki, Future Boy Conan, à laquelle il est largement fait référence dans le premier épisode de Eizouken!. Plus qu'une fan d'animation, Choi a grandi comme une fan de cinéma, appréciant une large variété de titres allant de Kubrick à Lynch.

« J'ai appris le kung-fu car j'aimais Jackie Chan », avoue-t-elle. Choi a toujours voulu être à la tête de son entreprise plutôt que de travailler pour quelqu'un. Plus jeune, elle et quelques amis ont emprunté de l'argent afin d'ouvrir leur commerce. « Mon entreprise passe avant mon intérêt pour les anime ».

Malgré son sens des affaires, Choi a une passion forte pour le dessin – et pour cause, elle a rejoint une école d'arts à l'âge de cinq ans. Plusieurs années plus tard, un ami l'a poussée à s'essayer à l'animation, chose qu'elle n'avait jamais considérée auparavant. Elle s'est alors rendue à Londres pour étudier ce domaine – elle précise qu'elle a y étudié l'animation occidentale.

« Les principes sont les mêmes que pour les anime, mais le style est très différent. »

La plupart de ses camarades ont par la suite rejoints des studios occidentaux. Au Japon, elle a trouvé difficile d'adapter ses connaissances au style de la péninsule, mais celles-ci l'ont malgré tout beaucoup aidée. Elle est en mesure de comprendre les deux styles et est en mesure d'établir une connexion entre les artistes.

Choi s'est entrainée sur des logiciels d'animations lors de ses études à Londres, notamment sur Flash – aussi a-t-elle été très surprise de réaliser, en rejoignant l'industrie de l'animation japonaise en 2005, que tout se faisait encore à la main. Elle se souvient de cet adage qui disait que le Japon n'évoluerait jamais sur ce point. En fait, il aura fallu une décennie au Japon pour évoluer. En 2015, les choses se sont ensuite rapidement accélérées avec une vague d'animateurs au sang neuf qui se sont adaptés aux nouveaux logiciels. Elle affirme qu'à cette période, l'industrie s'est également beaucoup diversifiée.

Aujourd'hui, alors que les fans attendent le prochain titre du studio, Japan Sinks: 2020, et le prochain film de Yuasa, INU-OH, Choi révèle qu'une « autre série avec un réalisateur » est en production. Elle ajoute que le studio s'est bien adapté à la situation liée au COVID-19, les employés s'adaptant très rapidement. Il y a peut être eu une perte de productivité, mais de tout cela ressortent d'importantes leçons – et notamment comment travailler depuis son domicile.


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