Loin de moi, Près de toi, nouvelle romance adolescente

par Pa Ming Chiu,
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Dans la petite ville de Tokoname de la préfecture d'Aichi, la jeune collégienne Miyo Sasaki a bien du mal à attirer l'attention de Kento Hinode, son camarade de classe dont elle s'est entichée. Il est d'ailleurs étrange qu'elle soit attirée par ce garçon dont la personnalité est aux antipodes de la sienne. Sasaki est tellement délurée et décalée qu'elle est surnommée Muge (« La fille infiniment mystérieuse ») alors que Hinode est plutôt du genre discret et sérieux.
Mais Muge cache en effet bien des secrets. Malgré son apparente bonne humeur, la jeune fille n'est pas si bien dans sa peau que ça, et ce à cause d'un climat familial complexe. Elle trouve un palliatif à son quotidien difficile en changeant d'ailleurs littéralement de peau, vu qu'elle est capable de se transformer en chat ! C'est sous cette forme qu'elle s'est rendu compte un jour de la gentillesse de Hinode et qu'elle en est tombée amoureuse. Et c'est sous cette forme qu'elle peut lui rendre visite anonymement tous les soirs.
Mais à force d'apprécier cette vie féline, Muge ne risque-t-elle pas de de perdre son humanité ?

Loin de moi, près de toi s'inscrit dans la mouvance des romances adolescentes teintées de fantastique popularisées notamment par Mamoru Hosoda et Makoto Shinkai. Au scénario, on retrouve Mari Okada qui n'en est pas à son coup d'essai (Jun, la Voix du Cœur, Her Blue Sky, Maquia, etc.) et la réalisation est assurée par le Studio Colorido qui nous avait déjà régalé de courts métrages géniaux mais peine plus à s'affirmer sur le format long. On pourrait d'ailleurs reprocher les mêmes défauts à Loin de moi, près de toi qu'à leur précédent film Penguin Highway, à savoir une gestion discutable du rythme et un climax qui tombe à plat (et encore plus ici). Il est d'ailleurs étonnant de voir le Studio Colorido aussi peu à l'aise avec les « scènes d'action » considérant la maîtrise en la matière de Fumiko no Kokuhaku ou de Hinata no Aoshigure.

Autre souci de leur dernière production, les personnages sont pour le moins inégaux dans leur traitement. Muge est attachante et son histoire familiale sonne juste, tout comme les doutes de son âge et le fait que son exubérance soit, malgré elle, un masque social. Cela rappelle parfois A Silent Voice dans la qualité de la caractérisation, ce qui est une comparaison flatteuse. A l'inverse, Hinode est plus irritant qu'autre chose. Il évolue certes vers la fin mais son revirement est trop rapide et circonstancié pour être vraiment touchant.
Techniquement, la réalisation est plus que correcte en tout cas. En dehors d'une confrontation finale ratée et d'un effet de style légèrement gratuit lors d'une scène de dialogue à table entre Muge et ses parents, le reste est plutôt bien mis en scène. Et comme toujours avec ce studio, les dessins, la DA et l'animation sont superbes.

Le bilan est donc mitigé mais gageons que l'appréciation de l'histoire et de sa narration sera comme d'habitude une affaire de sensibilité. Pour notre part, on ne peut nier que l'émotion est quand même - à minima - discrètement présente, mais on ne peut s'empêcher aussi de rester sur notre faim vu le potentiel de base.


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