Temps forts
Neko Oikawa, parolière japonaise, revient sur l'escroquerie dont elle a été victime

posté à par Kim Morrissy
Préféreriez-vous lire cet article en anglais ? oui
Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Neko Oikawa, parolière japonaise que l'on connait surtout pour avoir écrit les paroles du thème (iconique) d'Evangelion, Zankoku na Tenshi no Thesis, est passée lundi dans l'émission télévisée Geki Rare-san wo Tsuretekita, pour raconter, entre autres, l'histoire de son ex-mari qui lui extorqué des millions de yens des redevances perçues de cette chanson. Si l'émission révèle qu'elle a gagné plus de 600 millions de yens en royalties rien que pour Zankoku na Tenshi no Thesis, on découvre qu'après son divorce elle s'est retrouvée avec 70 millions de yens de dettes pour seulement 32 000 yens sur son compte en banque.

Son ancien époux était un homme Turc de dix-huit ans son cadet. Elle a fait sa rencontre il y a 20 ans lors d'un voyage en Turquie, alors qu'elle était seule. A côté de son hôtel se trouvait une boutique de tapis tenue par ce beau jeune homme.

Elle a eu comme première impression de lui (présenté sous le nom de « Ian »), qu'elle faisait face à un enfant – il n'était alors âgé que de 22 ans. Il ne parlait pas anglais à cette époque, et elle ne comprenait donc pas ce qu'il lui disait. A ce moment-là, leur relation n'était pas très forte ; mais elle a beaucoup aimé son voyage en Turquie et s'y est rendue l'année suivante. Là, Ian l'a surprise en lui confessant son amour. En deux semaines de vacances, où il a continué à lui faire des avances, leur relation a pris un nouveau tournant.

« C'était tellement différent de ma vie quotidienne au Japon, je me suis dit que j'allais tenter l'expérience », explique-t-elle.

Ainsi amoureux, ils ont démarré une relation longue distance. Ian appelait Oikawa tous les jours, lui disant sans cesse qu'il voulait la voir. Comme sa profession de parolière au Japon est très prenante, Oikawa lui a demandé de venir au Japon – plutôt qu'elle ne voyage elle-même. Il lui a alors demandé de payer 600 000 yens afin qu'il puisse obtenir un passeport. Bien que cette somme lui semblât suspicieuse, elle a décidé de lui faire confiance lorsqu'il lui a affirmé que les choses étaient ainsi en Turquie, et lui a donné la somme d'argent.

Suite à cela, il n'a eu de cesse de lui demander de plus en plus d'argent pour différents motifs, allant du loyer de sa boutique de tapis à des frais médicaux, ou même pour un appartement où ils pourraient vivre ensemble. Il lui demandait de l'argent non pas seulement pour lui-même mais également pour toute sa famille. Toutes ces demandes ont rapidement atteint la somme de 10 millions de yens. Dans l'émission, elle précise qu'elle a payé cette somme volontairement – mais que cela avait fini par creuser son patrimoine.

Lorsque son entourage a tiré la sonnette d'alarme, expliquant qu'elle se faisait certainement escroquée, elle se contentait d'afficher une attitude insolente : « Et alors ? Même si je me fais avoir, la seule chose que je perds, c'est mon argent. ». Ian lui promettait toujours qu'il lui rendrait la pareille un jour, elle était donc persuadée qu'il s'agissait d'un investissement rentable. « Mais vous savez », poursuit-elle ses explications, « les paris ne paient pas. »

Leur relation s'est étendue sur cinq ans – avec des allers et retours entre le Japon et la Turquie – avec, à la clef, un mariage. A partir de là, Ian s'est montré encore plus gourmand. Il a voulu une voiture très chère (6 millions de yens). Il a voulu ouvrir une agence de voyage (10 millions de yens). Il a voulu lancer une entreprise (15 millions de yens)...

Malgré ses prommesses de remboursement, l'argent n'est jamais arrivé. Oikawa a commencé à se dire qu'il fallait que les choses cessent ; mais elle avait déjà donné tellement qu'il était difficile de désormais poser une limite.

Ce qui a tout fait basculer, c'est lorsqu'il a dit qu'il voulait construire un hôtel en Cappadoce (région historique de la Turquie) pour environ 74 millions de yens. Oikawa a transféré l'argent à son compagnon, mais l'hôtel n'a jamais été construit car entre temps Ian a demandé le divorce.

De manière générale, Oikawa le décrit comme une personne « vaniteuse qui se réjouit que les autres parlent de lui ». Il se laissait toujours dépasser par les événements, et, lors de ces requêtes, une autre femme était toujours impliquée. « Je ne dirais pas qu'il me « trompait », car il était vraiment sérieux ». Avec son argent, il achetait à ces femmes des Porsche, des montres de luxe, des maisons, et d'autres présents onéreux. Il est allé, dans les faits, jusqu'à acheter sept maisons.

Même après le divorce, Ian a continué à demander de l'argent à Oikawa. « Il semblait penser que je continuerai de l'aider. Mais après le divorce, ses problèmes n'étaient plus les miens. Lorsque je lui ai dit, il m'a traitée de traîtresse. »

Cela fait aujourd'hui six ans que Oikawa et Ian sont divorcés, aussi celle-ci affirme ne plus ressentir d'animosité. A l'époque, elle a été en colère, puis la colère s'est transformée en tristesse, mais finalement même ce sentiment s'est éteint. Elle est désormais capable de regarder vers le passé en disant que c'était une période amusante. « C'était un homme intéressant », commente-elle. Elle avoue qu'elle reçoit toujours, de temps en temps, une lettre d'amour de sa part – lorsqu'il ne la menace pas pour avoir de l'argent.

En 2015, Oikawa révélait qu'elle gagnait environ un yen à chaque fois que la Zankoku na Tenshi no Thesis est jouée au karaoké et que les royalties des pachinko sont plus lucratifs – « au moins 30 millions de yens » par an – somme qui a parfois atteint les 100 millions par an.

Elle a également confié qu'elle ne connaissait pas grand-chose à Neon Genesis Evangelion lorsqu'elle a écrit la chanson ; et qu'elle ne l'a à ce jour toujours pas regardé. « C'est un travail terminé, ça ne m'intéresse donc pas trop ». Lorsqu'elle avait écrit la chanson, l'anime n'était pas encore terminé et elle n'avait reçu la requête accompagnée que de deux ou trois minutes de séquence. « Ce n'était même pas en couleurs. J'ai écrit la chanson, et mon travail était terminé. J'ai pris environ deux heures pour cela. »

Photo via TV Asahi.

Source : épisode du 1er février de l'émission Geki Rare-san wo Tsuretekita


mettre en favori/partager avec : short url

montrer la version originale [en] de cet article

Temps forts: page d'accueil / archives