Le guide des anime de l'été 2019

Vinland Saga

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Depuis qu'Askeladd, un chef de guerre fourbe et sans honneur, a tué son père lorsqu'il était enfant, Thorfinn le suit partout dans le but de se venger. Mais bien qu'il soit devenu un guerrier redoutable, il ne parvient toujours pas à vaincre son ennemi. Au fil des ans, enchaînant missions périlleuses et combats afin d'obtenir des duels contre l'homme qu'il hait plus que tout, le gentil Thorfinn est devenu froid et solitaire, prisonnier de son passé et incapable d'aller de l'avant. Jusqu'à ce que la vie le force à regarder le Monde différemment…Vinland Saga est une adaptation de manga, diffusé sur Amazon Prime le dimanche.

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Bruno De La Cruz

Note:

Voici un autre projet particulièrement attendu. Et je crois que chez WIT studio, la tenue de l'adaptation du manga de Makoto Yukimura est devenue un enjeu majeur depuis la fin annoncée de l'anime L'Attaque des Titans. Je ne parle pas de traitement, mais d'échos à l'internationale, d'autant que c'est Amazon Prime qui propose la série. Au passage, cette fin de collaboration entre la branche d'I.G et les Titans tient autant à la fin prévue du manga d'Hajime Isayama qu'aux soucis rencontrés par le studio avec la diffusion TV (et notamment le format, mais on ne le saura que plus tard).

Je pèse mes mots, Vinland Saga est un immense manga. Et je vais prendre deux lignes pour présenter le défi du studio. Vinland est à la fois un manga humaniste et une docu-fiction barbare. Makoto Yukimura est en parfait équilibre entre une action frénétique, violente, sans concession, et la poésie du parcours initiatique d'un gamin, Thorfinn, marchant sur les pas de son père, Thors. Cette dualité s'exprime à merveille chez le mangaka (qui avait fait la demande d'une publication hebdomadaire vers le mensuelle), particulièrement talentueux pour dessin des batailles nourries mais toujours lisibles, et voiler son récit d'un drap spirituel très fort. En somme, Vinland Saga régale la rétine par son dessin, sa documentation, et toque à la porte de notre moral par ses branches religieuses, ses questions existentielles, et la stupidité de nos agissements (colonies, esclavages etc.)

À l'écran, cette formule est honorée. J'aimerais d'abord rappeler que le projet Vinland Saga existe depuis 5-6 ans dans la tête des producteurs de WIT Studio. Et pour mener ce projet, c'est un spécialiste maison et adepte de la 3D qui s'y colle, Shuhei Yabuta, accompagné d'Hiroshi Seko, référence en matière d'écriture. Je crois d'ailleurs que la 3D est légitime ici pour rappeler son utilité sur la tridimensionnalité des titans : la 3D ne servira pas qu'à modéliser des objets imposants, sinon permettre à la caméra une plus grande liberté. Oui, certains personnages sont modélisés en 3D, de loin, mais c'est un petit sacrifice à accepter, je crois. Le résultat de ce premier épisode est très bon, ca bouge bien, c'est violent, ça ne se borne pas à citer le découpage de Yukimura, et ca va vite (je pense que la saison 1 ne recouvrira pas la première partie du manga, qui s'étale jusqu'au 8e tome).

Pour la direction artistique, il ne fallait pas se tromper, et la nomination de la star Yusuke Takeda (GITS, Berserk) est une évidence. Avec lui, l'intérieur d'un habitat réchauffé par le feu est palpable, tout comme la gifle d'une neige abondante d'un blanc immaculé. Son travail est bien complété par la photographie de Yûki Kawashita, qui travaille de longue date avec Mad Box, la société 3D attitrée de WIT.

Enfin, bonne surprise, les compositions de Yutaka Yamada, qui ne m'avait pas laissé un grand souvenir sur Tokyo Ghoul (déjà dirigé par un expert de la 3D et qui se prénomme aussi Shuhei, Morita). On a besoin d'une musique qui nous fasse vibrer, quand le regard de Throfinn se perdra, la nuit tombée, dans une constellation d'interrogation.

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Damien Hilaire

Note :

C'est potentiellement le prochain hit de WIT Studio. Après avoir largement percé dans la sphère grand public avec l'adaptation de l'acclamée star du shônen manga post 2010, Shingeki no Kyojin, WIT doit trouver une autre série pour continuer sur sa lancée. Parce que Shingeki no Kyojin, c'est bientôt fini ! La saison 4 de l'anime est d'ores et déjà datée pour 2020 et elle adaptera tout ce qui n'a pas encore été mis en image. Et on ne sait même pas si WIT Studio se chargera de cette ultime arc.
Il leur faut donc un nouveau gros projet sur lequel se faire les dents, gagner de la maille et de la fame. Quoi de mieux que d'aller récupérer l'arlésienne inattendue du dernier manga de Makoto Yukimura : Vinland Saga. Yukimura a déjà eu les honneurs d'une adaptation en anime avec Planètes. Passer des éboueurs de l'espace aux invasions vikings c'est clairement assez original, au moins autant que Shinichi Sakamoto qui passe de l'alpinisme à la révolution française, mais je m'égare.

Ça fait des lustres que les fans se demandent s'il y aura une adaptation de Vinland Saga en anime. La série a dépassé les 20 volumes et est toujours en cours, elle est fin mûre pour une adaptation. Confiée à WIT Studio donc, la série est réalisée par Shûhei Yabuta, plus habituée à la 3D qu'à la production 2D et pour cause, il était réalisateur de la 3D sur Shingeki no Kyojin et il était à la réalisation derrière Last Hero Inuyashiki. Sachant ça, de la CG on va en bouffer !
Le scénario est tenu par Hiroshi Seko, scénariste d'Ajin et Mob Psycho 100 qui est également l'auteur du roman Lost Girls de Shingeki no Kyojin, (on revient toujours à SNK). Pour finir, à la musique ils ont dépêché Yutaka Yamada, qui signait l'OST de la saga Tokyo Ghoul.

L'épisode démarre sur un drakkar avec Thors, grand gaillard viking, montagne de muscles fait de puissance brute. Thors se bat contre des ennemis aussi charpentés que lui, mais il les dessoude par pack de 12. C'est un tueur, un vrai, il sait se battre quand c'est nécessaire. Toutefois il n'y prend pas plaisir. On sent qu'il est las.
Des années plus tard, Thors s'est rangé, il a une famille, des gamins, dont un petit espiègle du nom de Thorfinn. Thorfinn se nourrit des récits d'aventure du vieil illuminé du village, qui parle d'une terre par delà la mer où il n'y aurait pas de glace, de la nourriture à foison et des peuplades inconnues. Cette terre c'est le Vinland.

La série fait le choix de démarrer son récit chronologiquement ! Le manga démarrait directement dans le feu de l'action comme ici, mais avec Thorfinn déjà ado embarqué dans une guerre qui le dépasse, en quête de vengeance. Là on démarre sur l'histoire de Thors son père, qu'on ne découvre normalement que bien après, quant à Thorfinn jeune il faut attendre le chapitre 3 pour le découvrir. Il y a donc un petit bouleversement dans le story-board sûrement afin de ne pas perdre le spectateur, un peu comme la dernière trilogie Berserk de Studio 4°C qui avait choisi de démarrer son récit avec Guts enfants et non pas avec Guts déjà mutilé qui dézingue du démon dans un monde en ruine. Était-ce vraiment nécessaire ? Pas sûr. Même si on est pas sur du Berserk, on part clairement sur un titre un peu hard, la scène de la chaîne a de quoi servir d'avertissement pour la suite !
Ce qui est certain c'est que la série est très propre malgré une CGI pas toujours au top, reste à voir si ça s'améliore dans les épisodes suivants. C'est une des rares séries poussées par Amazon, elle se trouvera donc sur Prime si jamais elle vous intéresse.

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Alain Broutta

Note :

Vinland… le nom d'une terre idéale, cachée aux confins occidentaux du monde, aux plaines infinies et à la végétation luxuriante… L'aventurier Leif Eriksson se targue d'être le premier homme à l'avoir foulée. Ses récits de voyage résonnent dans le coeur du jeune Thorfinn, habitant avec sa famille dans une petit village paisible en Islande. Cette communauté s'est bâtie en fuyant le terrible roi Harald de Norvège, et les anciens portent en eux le secret de leur vie passée. Un jour, la famille de Thorfinn découvre le corps presque sans vie d'un esclave en fuite venu du village voisin. Thors, son père, décide de recueillir l'homme sous son toît pour le soigner. C'est alors que Halfdan, le propriétaire de l'esclave, débarque aux abords du village…

Amazon Prime Vidéo frappe fort en cet été 2019, en décrochant l'exclusivité sur un projet particulièrement attendu : l'adaptation animée de Vinland Saga. Né en 2005 de la plume de Makoto Yukimura (Planetes), cette fresque viking se classe régulièrement dans les meilleures ventes au Japon et connaît un certain succès d'estime dans le reste du monde, notamment en France. D'autre part, on retrouve sur cette adaptation l'emblématique studio WIT, à l'origine de l'immense succès de L'Attaque des Titans (2013). Ses animateurs prouvent leur savoir-faire dès la séquence d'introduction de cette nouvelle série, mettant en scène une impressionnante bataille navale : la “caméra” virevolte dans un plan séquence ahurissant, mettant en exergue les capacités guerrières du vaillant Thors, “le troll de Joms”.

Les connaisseurs du manga auront noté que l'adaptation animée a décidé de réaménager l'introduction de la saga. Outre ce prélude guerrier posé comme une démonstration technique, ce premier épisode délaisse immédiatement les batailles après son générique. Les néophytes perdront alors l'ironie dramatique instaurée par le début du manga. Le découpage épisodique a peut-être amené à des choix différents, à moins qu'il ne s'agisse là d'une intention de l'auteur lui-même. Rappelons que Vinland Saga, version papier, a débuté dans un magazine shônen avant de se recentrer vers un lectorat plus adulte ; la version animée, prenant du recul, a pu s'absoudre de la nécessité d'un premier épisode uniquement centré sur l'action, et pose ainsi plus calmement ses enjeux, sa vocation pacifiste. Notons, pour ceux qui se languiraient de la lenteur de cette introduction, qu'Amazon Prime a dévoilé les trois premiers épisodes d'un coup.

Pour le reste, on retrouve exactement les péripéties telles que présentées dans le matériau d'origine, à quelques réajustements rythmiques près. L'attachement aux personnages est immédiat, en particulièrement envers Thors, au charisme imposant. L'animation est quant à elle impeccable, même si cet épisode joue encore sur la retenue. En revanche, les musiques sont encore trop timorées, à l'exception du bruyant opening.

Vinland Saga s'offre donc le luxe d'une ouverture posée, mais offre assez de moments forts pour nous embarquer vers un horizon prometteur. Larguez les amarres !

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EmmaNouba

Note :

Quand on sait que Makoto Yukimura a signé et dessiné le manga Vinland Saga, l'auteur de Planètes, on prie pour l'anime soit réussi.
Après l'immensité de l'espace, le mangaka nous balade sur les mers profondes. Il faut dire que la dernière bande annonce donne fichtrement envie. Bon, le premier épisode est bien plus classique et explicatif. Mais on ne peut que saluer l'animation menée par Shuhei Yabuta et le studio Wit Studio. Hiroshi Seko et Kenta Ihara signent les scripts.

Bienvenue en Islande, pays où la mer et la glace se mêlent. On est en l'an mille. Après une scène d'ouverture graphiquement très réussie, on assiste à la fin d'une bataille navale au temps des Vikings.
Des années ont dû passer, on suit un petit garçon, un blondinet tout, totalement fasciné par la mer. Il n'a qu'un rêve : atteindre Vinland, un pays merveilleux, plus grande que l'Islande. On dit qu'il y fait plus chaud et que l'herbe y est toujours verte. Et comme le prouve le conteur et raconteur de fariboles, Leif, il y a des indigènes : il lui ont même offert sa coiffe à plumes et sa pipe. Guerrier ou guignol, personne ne le sait. On se doute qu'il y a un truc bizarre avec Thors, le père du gamin, Thorfinn. Thors et Leif sont de vieux compagnons. On ne sait pas très bien ce que cache Thors à son gamin. On comprend rapidement que ce géant nordique a une certaine autorité dans le village. Si Leif les entraîne dans tout l'univers des légendes vikings matinées de vrais références historiques, Thors est le taiseux, le guerrier rangé. Il serait descendant de Norvégiens. Il vit avec sa fille, sa femme et Thorfinn dans une région glacée et isolée, pas trop loin du Groenland.
Tout va devenir plus compliqué quand il va offenser le gros méchant du coin : Halfdan. En rachetant un esclave qui s'est enfui, il lui ôte le plaisir de le punir. Gageons que sa vengeance sera terrible… Les bases sont posées et l'on imagine bien que cette petite famille tranquille ne va pas le rester longtemps.

Pour ce premier opus, le constat est rapide : l'animation est vraiment un plaisir, les personnages ont des chara-designs soignés. Et en plus, c'est une famille de gens bien. Sans être fan de ce type de récit, on prend plaisir à voir les efforts sur les éléments historiques, comme les bateaux, par contre les effets de mer 3D ne sont pas toujours très heureux. Mais que cela ne freine l'envie d'en savoir plus, car maintenant la saga peut vraiment commencer…