Le guide des anime de l'été 2020
Gibiate

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Gibiate ?
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Qu'est-ce que c'est ?

En 2030, au Japon, un virus transforme les humains en monstres dont l'apparence change selon leur âge, leur genre et leurs origines. Cette maladie est appelée “gibia", une référence au gibier qu'ils sont devenus. Venus tout droit de l'époque d'Edo, un samouraï et un ninja luttent contre ce fléau, accompagnés d'une femme médecin qui tente de trouver un remède contre le gibia. Ils doivent faire face aux attaques incessantes de ces créatures, mais aussi se méfier des hors-la-loi qui s'en prennent aux voyageurs...

Gibate est diffusé sur Crunchyroll le mercredi à 16 h.


Comment était le premier épisode ?

Bruno de la Cruz
Note :

La catastrophe était redoutée, et la catastrophe eut bien lieu. Non pas que Gibiate soit un mauvais projet sur le papier, au contraire, c'est parce qu'il est peut-être trop ambitieux. En faisant appel à Yoshitaka Amano pour son chara design, il condamne d'ores et déjà son staff à livrer une animation de qualité. Faire appel à un artiste externe au “milieu de l'animation” n'est pas toujours un cadeau, et le projet Gibiate le prouve.
Le talent d'Amano est de pouvoir donner du cachet, par la grâce de son trait, à n'importe quel personnage. Le retour de bâton est donc d'autant plus douloureux : si la production n'est pas top niveau, c'en devient presque inutile d'avoir fait appel à Amano. Si vous ne savez pas que le célèbre illustrateur est derrière, rien ne vous permet de deviner sa participation. Evidemment, il n'est pas aisé de lancer des projets comme Vampire Hunter, Amon Saga ou Tenshi no Tamago, mais ici le fossé est abyssal. À la limite, il aurait été préférable d'en faire un vrai anime-comics !

Le résultat est donc sidérant : l'animation est logiquement aux abois (il faut du talent pour animer ses personnages), et la 3D pour modéliser le monster-design (signé du mangaka de Resident Evil, Naoki Serizawa) est une blague tant on dirait une pub des années 1990.

N'y a-t-il donc rien à sauver ? J'en ai bien peur. Si la direction artistique, comme pour les décors, est franchement bonne (merci BIC Studio) avec ses villes fracassées, tout le reste est faible, très faible. Précisons que le chara design chargé de porter le travail d'Amano à l'écran n'est pas un bleu. En effet, Masahiko Komino s'y connait en design costaud puisqu'il s'est occupé de la partie Stardust Crusaders. Il est à l'origine un animateur sûr mais ici il porte aussi la casquette de réalisateur. Selon la communication, il s'est tourné vers ce poste afin de relever un challenge, et j'espère que ce n'est pas par manque de recrutement qu'il doit remplir le rôle (à la base il a vraiment été recruté pour être sub chara designer). Son expérience au poste est légère car, hormis quelques vidéos promotionnelle et courts, il n'a jamais réalisé. Je pense qu'il aura toujours un peu l'oeil pour sauver les meubles, mais le mal paraît trop profond.

On retrouve deux studios derrière ce projet : Lunch BOX et Studio Elle. Le premier vient de naître, tandis que le second est une vieille structure habituée à faire de la sous-traitance. Mais, à la vue de son CV, c'est ici la première fois qu'elle travaille comme studio central sur un anime. Peut-être avons-nous là la réponse à nos questions...


Damien Hilaire
Note :

Deux porte-sabres tout droit sortis d'Edo sont pris dans une tempête. Leur embarcation chavire et les voici propulsés à Tokyo, des siècles plus tard. Dans ce futur, en 2028, le monde se retrouve en proie à une maladie mortelle qui transforme les humains en créatures hybrides chimériques tuant et contaminant à tour de bras. Les deux hommes, l'un samouraï, l'autre ninja, découvrent avec effarement ce qu'il est advenu du monde où ils vivaient.
Entre dépaysement total et encaissage de réalité difficile à avaler, ils se retrouvent nez à nez avec un malade qui se métamorphose sous leur yeux en une grotesque créature bouffie d'agressivité. Ils n'ont plus d'autre choix que de se défendre, mais leur sabre n'ont pas fait le voyage avec eux. Heureusement ils font la rencontre d'une jeune fille qui les tire de ce mauvais pas. Elle fait partie d'un groupe d'hommes et de femmes luttant pour leur survie dans un camp militarisé, où nos deux perdus ne seront pas de trop pour lutter contre les gibiates et peut-être les aider à trouver un remède ?

Il y a des séries qui sentent mauvais d'office. Gibiate c'est un peu ça. Mais ça partait pas immédiatement sur un mauvais à priori. En réalité il y avait beaucoup de grands noms derrière le projet.
Seulement ça paraissait trop beau en plus d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Le projet Gibiate est une collaboration anime originale entre la rockstar du chara design, Yoshitaka Amano (célèbre pour avoir illustré beaucoup des Final Fantasy mais aussi des productions de Tatsunoko et de Kawajiri) et Yuzo Koshiro, compositeur de Street of Rage, Shenmue et Smash Bros.. À ces deux mastodontes s'ajoutait Sugizo et les Yoshida Brothers (deux prodiges du shamisen) au générique et Masahiko Komino à la réalisation, plus connu comme animateur mais aussi chara designer de Stardust Crusaders.
Et tout ça était orchestré par Ryô Aoki, un illustre inconnu. Quand une série cherche à se vendre sur son staff musical bien souvent c'est pas pour vendre de l'animation mais plutôt pour écouler des disques. Au vu de la qualité très limite de l'animation de Gibiate cela a tendance à se confirmer. Le dernier gros nom de l'équipe est un mangaka, Naoki Serizawa, que nous connaissons mieux pour Saru Lock et La main droite de Lucifer qui officie ici comme monster designer.

Avec un staff pareil comment <Gibiate peut échouer à être bon ? De la même manière que Listeners et Fairy gone se sont plantés.

Gibiate est, honnêtement regardable sans trop forcer. Seulement il y a deux choses très gênantes à l'intérieur. Premièrement c'est extrêmement moche, l'animation est pauvre et la CGI immonde. Deuxièmement c'est plat, froid et insipide. La série n'arrive pas à intéresser, à captiver le spectateur, elle offre du réchauffé avec un soupçon de ridicule. Les personnages sont totalement détachés, on dirait qu'ils se sont perdus par erreur dans la série. C'est d'autant plus terrible que le casting vocal se compose autant de jeunes têtes que de pointures telles que Tetsuya Kakihara (Natsu Dragneel et Simon) dans le rôle principal que la légende Shûichi Ikeda, Char Aznable en personne, dans un rôle secondaire ! Du gâchis de temps pour un projet qui ne cherchait sans doute pas à être bon dès le début.


Pa Ming Chiu
Note :

Tokyo en 2030. La jeune Kathleen Funada enregistre ses mémoires en vidéo au cas où elle ne survivrait pas. Il y a deux ans, le monde s'est vu ravagé par une foudroyante épidémie qui transforme les humains en monstres. On appelle ces infectés les Gibias.
Bien qu'encore lycéenne, Kathleen est fermement résolue à trouver un jour un vaccin qui sauvera le monde. Rien que ça.
Edo en l'an 1600 (5e année de l'ère Keicho). Alors qu'ils sont en pleine mer, un samouraï du nom de Sensui Kanzaki, dit « Sensui aux 1 000 victimes » et le ninja Kenrouku Sanada sont aspirés dans une faille spatio-temporelle et se voient transportés à Tokyo en 2030. C'est ainsi qu'ils font la découverte des Gibias et rencontrent Kathleen et son groupe de survivants.

Les premiers plans donnent envie d'y croire. Même si c'est peu animé, la colorimétrie est belle, les cadrages sont bien choisis et les dessins s'avèrent corrects. Le cadre post-apocalyptique est séduisant et l'histoire de pandémie racontée par l'héroïne résonne évidemment avec la crise actuelle du Coronavirus qui, à défaut de transformer des gens en monstres en aura transformé en tout cas beaucoup en complotistes. Ces derniers en prennent d'ailleurs pour leur grade pendant cette partie explicative, avec des parallèles assez savoureux. L'enchaînement avec le flash-back qui nous ramène au Japon féodal a de quoi attiser également la curiosité. Quel peut bien être le rapport avec l'introduction ?
Mais malheureusement, on déchante rapidement ensuite. Ledit rapport est fait sans aucune explications ni subtilité. Nos bretteurs sont catapultés en 2030 sans raison particulière, et personne dans ce futur ne semble vraiment s'étonner ou s'émouvoir de leurs présences. Et surtout, on se rend vite compte des limites techniques. L'animation est raide, la mise en scène est pauvre (le combat contre le Gibias est d'une mollesse hallucinante) et les dessins sont inégaux au possible (visages qui diffèrent trop d'un plan à l'autre, strabisme des personnages, etc.) Mention spéciale aux monstres : cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu des CGI aussi horribles et leurs designs évoquent un mauvais super sentai.

Difficile en l'état de trouver des bons points à Gibiate. Au mieux, on retient la proposition initiale et de jolis décors, mais ça ne pèse pas lourd dans la balance. Surtout pour un premier épisode qui est censé donner envie de découvrir la suite…


EmmaNouba
Note :

En voici une série qui aurait pu tomber à point nommé à l'heure de la pandémie. On aurait aimé aimer et pourtant on reste sur notre faim et c'est bien dommage. Avec une intro comme cela, on voulait y croire.
La jeune et charmante lycéenne, Kathleen, 18 ans, brosse face à sa caméra le tableau d'un monde disparu en 2028, deux ans avant cet enregistrement. Tout a commencé par une maladie contagieuse « mais sous contrôle » (un écho bien étrange à notre situation actuelle), un virus né quelque part dans un établissement à l'étranger (sic)… Un coronavirus comparable à celui de la vache folle, un prion rendant fous les humains.
L'ambiance est posée et à ce moment l'animation et le graphisme sont à la hauteur du projet porté par Masahiko Komino qui signe sa première réalisation comme directeur. C'est loin d'être un inconnu puisqu'il a travaillé sur des productions telles que Fire Force ou encore Getbackers.

La maladie vient dans Gibiate de Venise. En deux ans, elle s'est répandue telle une traînée de poudre dans le monde entier. Habitante de Tokyo, la jeune fille a vu son monde s'effondrer et les monstres envahir la ville… Elle n'a qu'un but : trouver un vaccin. Le plot est donné et c'est là que la série aurait pu se différencier de tant d'autres : elle marie ce thème de la pandémie avec un collapse temporel. En effet, suite à un orage, un samouraï déchu et un ninja exilé d'Edo sont projetés du 15 octobre 1600 aux pieds des immeubles de Tokyo en 2030. Sensui Kanzaki et Kenroku Sanada ont été virés de leur fonction, l'un servant de fusible à son seigneur, le second ayant trucidé un juge. Alors qu'ils sont transportés vers leur lieu d'isolement, un orage va les projeter dans ce monde du futur. Totalement désarmés, ils croisent un homme qui va se transformer littéralement en Gibia (le nom des personnes infectées) sous leurs yeux. Heureusement arrive alors Kathleen qui les sauve d'une contamination certaine…

Alors que l'on aurait pu se réjouir d'un tel projet, issu de l'esprit fertile de Ryō Aoki (Shibuya Hachikô-Mae -Another Side-), on ne peut qu'être déçu par l'animation raide et à mille lieux de la fluidité des anime 2020. Si les décors, conçus par BIC Studio et Mighty Max Movie, sont magnifiques et injectent une ambiance apocalyptique à la Mad Max, que dire du chara design de Yoshitaka Amano (star du jeu vidéo, notamment chara design de plusieurs Final Fantasy)… Eh bien qu'il n'est pas à la hauteur et surtout que l'animation pêche. Elle aurait pu passer il y a dix ou vingt ans, mais là vraiment elle n'est pas à niveau. Même en terme de monstres, celui du début (dans l'avion) était plein de promesses, mais ensuite, plus dure est la chute.

Décidément, Gibiate est totalement décevant et à moins de vouloir savoir si un vaccin va être découvert, regarder la suite ne paraît pas nécessaire. Surtout après avoir rencontré l'équipe de combattants, désagréable et peu accueillante envers nos rescapés du 17e siècle. Mention spéciale au scientifique Yoshinadaga qui vraiment un look totalement improbable ! Bref on n'y croit pas un instant.


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