Le guide des anime du printemps 2020
Kakushigoto

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Kakushigoto ?
Note de la communauté : 3.9



Qu'est-ce que c'est ?

Voici Gotô Kakushi, auteur de mangas quelque peu érotiques et sa fille unique, Hime, en classe de CM1. Pour Kakushi, rien au monde ne passe avant sa fille adorée. Seulement, il y a quelque chose que le papa poule ne veut pas que sa fille découvre : son métier de mangaka ! Car si sa fille apprenait son « secret », elle le détesterait ! « C'est l'histoire d'une famille attachante pleine de rires et d'amour qui commence... »

Kakushigoto est diffusé tous les jeudis à 16 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Pa Ming Chiu

Note :

Le héros de cette histoire s'appelle Goto Kakushi, ce qui est un jeu de mot avec le mot « kakushigoto » qui signifie « secret ». Et donc avec le titre.
Il est en effet question ici d'un secret fort compliqué à protéger au quotidien. Celui d'un jeune père qui, par pudeur, essaye de cacher son métier à sa petite fille. Goto Kakuchi est un mangaka réputé dans un domaine effectivement bien particulier : le manga érotico-comique. Son titre le plus populaire se nomme Les Balloches Battantes… ! Comme il le dit lui-même, c'est plus difficile à assumer que d'être l'auteur de One Piece ou d'Anpanman !
Goto part donc chaque matin en costume pour donner le change, son atelier ne ressemble en rien à un atelier, ses planches sont enfermées dans un coffre une fois achevées et ses assistants ont l'interdiction formelle de lire ses mangas sur place au cas où Hime, sa fille, viendrait faire une visite à l'improviste. Il a même pris soin d'installer cet atelier dans un quartier dénué de librairies à manga !
A noter que « Hime » signifie « princesse » en Japonais. Encore du symbolisme lourd de sens (ou lourd tout court, c'est vous qui voyez). Cette obsession à protéger son image amène carrément Goto à envisager de changer de genre. Et s'il s'essayait plutôt à la dark fantasy ?

Kakushigoto est l'adaptation d'un manga de Kôji Kumeta, prépublié dans le Monthly Shônen Magazine au Japon et publié chez nous par les jeunes éditions Vega. On s'attendait à de la tranche de vie, de la critique sociale et de la tendresse. Et il y en a.
Entre autres choses, on ne sait pas encore ce qui est advenue de la mère visiblement absente d'Hime. Séparation ? Décès ? Nul doute que cela sera exploité plus tard pour titiller la corde sensible.
L'histoire délivre aussi un discret sous-texte sur l'image en société et sur les affres du métier de mangaka.
Mais plus que tout, Kakushigoto est très humoristique ! Après tout, on est dans l'adaptation d'un shônen, pas d'un seinen ou d'un jôsei.
De nombreux clins d'oeils sont ainsi faits à d'autres séries (L'Attaque des Tyrans pour L'Attaque des Titans, ProCure pour PreCure – Pretty Cure –, etc.) et la scène dans le Starbucks qui égratigne les hipsters est un grand moment !
Visuellement, c'est du travail carré (même si l'introduction très soignée laissait présager une réalisation plus impressionnante), les character designs sont mignons, l'animation est correcte, certains cadrages sont bien sentis et le tout est bien rythmé. Pas grand-chose à redire donc, et on a juste hâte de voir la suite.


Damien Hilaire

Note :

Kôji Kumeta a le chic pour être adapté en anime. C'est déjà la quatrième fois que cet auteur de manga a les honneurs de voir un de ses titres finir sur les écrans. Il faut dire qu'il a un trait et un humour qui font mouche, où les gags et jeux de mots s'enchaînent avec un timing idéal. Cela se voyait particulièrement dans Sayonara Zetsubou Sensei dont Kakushigoto est assez proche dans la forme. Mais pas dans le fond.
Exit le milieu scolaire, bienvenu dans le monde merveilleux des mangaka, à mi-chemin entre la biographie et la fiction, ponctué d'anecdote sur cet univers pas toujours bien connu des lecteurs.

L'histoire c'est celle de Kakushi Gôto, un mangaka de ecchi célèbre qui décide le jour de la naissance de sa fille de lui cacher son honteux métier. Il use donc de tout un stratagème pour éviter que Hime ne découvre que, quand il part en costume au bureau le matin, il va en réalité se changer dans un magasin et partir dans la direction opposée s'installer dans un atelier où l'attendent ses trois assistants pour dessiner sa série à succès. Jusqu'à quand réussira-t-il à lui cacher la vérité ? Elle finira forcément par éclater puisque la série débute sur les révélations d'Hime sur sa découverte.
La série est une gigantesque partie de cache-cache entre Kakushi et sa fille, une vie cachée, qu'il doit mener en secret de sa fille, alors que tout le monde connaît la vérité.

Ce premier épisode est drôle, rafraîchissant et c'est extrêmement mignon de voir ce pauvre père solitaire (où est la mère ?) galérer à préserver l'innocence de sa progéniture. L'une des réussites de Kakushigoto c'est le son. En effet le titre a une bande-son extrêmement bien conçue par Yukari Hashimoto (croisée sur 3gatsu no Lion et Sarazanmai entre autre) qui rythme les séquences très efficacement. Mais surtout il bénéficie de la peformance Hiroshi Kamiya, une des plus grandes voix de l'animation japonaise. Autant Araragi de Bakemonogatari que Levi dans L'Attaque des titans, c'est aussi et surtout la voix de Nozomu Itoshiki, le héros de Sayonara Zetsubou Sensei. Loin d'être un hasard donc de le retrouver ici prêter sa voix au mangaka tant l'humour et les dialogues extrêmement verbeux au rythme effréné ne peuvent être exécuté par le premier venu. La performance est à la hauteur du personnage et les intonations de Kamiya sont parfaite pour le rôle.
Mais l'animation, et surtout la réalisation, ne sont pas en reste ! Outre les openings absolument magnifiques, la série bénéficie du savoir-faire d'un réalisateur montant du studio Ajia-do, Yûta Murano. Murano a réalisé How NOT to summon a demon lord il y a deux ans (qui vient de s'offrir une saison 2 chez un autre studio), un isekai bas du front qui avait le mérite d'être mieux réalisé qu'Overlord dont il est la quasi-copie. Mais il s'est surtout illustré cet hiver sur Bokura no Nanokakan Sensou, un film scénarisé par Okouchi et designé par Shimizu, bientôt au cinéma chez nous grâce à Eurozoom. Le voir avec Kakushigoto entre les mains a quelques choses de rassurant, d'autant qu'Ajia-dô tente vraiment de monter en puissance ces dernières années au point que cette saison ils sont autant sur Kakushigoto que sur Ascendance of a Bookworm, leur petit succès isekai du moment.
Si le combo des deux leur permet de sortir de l'ombre à la manière d'un White Fox, nous en serons plus qu'heureux pour eux, c'est soigné donc c'est mérité.
Vous pouvez ajouter Kakushigoto à votre panier pour la saison sans sourciller !


Bruno de la Cruz

Note :

Après le manga, disponible en France via les éditions Vega, voici venir l'anime Kakushigoto. Si vous connaissez le manga, alors son adaptation mérite clairement qu'on s'y intéresse, tant l'ambiance graphique et son humour sont d'un bon niveau.

En termes de production, c'est aussi intéressant à éplucher puisqu'on retrouve un studio qui revient dans le coup, Ajia-do (que l'on peut aussi traduire par “L'enfer d'Asie”). Cette structure fondée en 1978 n'est pas née des mains de n'importe qui puisque ses co-fondateurs se nomment Osamu Kobayashi (Kimagure Orange Road), Tsutomu Shibayama (réalisateur habituel de Doraemon) et le chara designer Michishiro Yamada (qui se sont connus chez Toei). Le studio n'a pas livré de grands coups d'éclats mais s'était fait un petit nom en portant avec brio Spirit of Wonder (1992) de Kenji Tsuruta, ou plus récemment la série Zettai Karen Children, en 2005. C'est ensuite qu'un trou apparaît, avec très peu de productions entre 2007 et 2013 (la dernière étant le portage d'un manga parodique de Hokuto no Ken). Il faut attendre 2016 et le projet original Shûmatsu no Izetta (disponible chez nous via Crunchyroll) et surtout How NOT to Summon a Demon Lord (adaptation d'un light novel) pour que la bâtisse refasse parler d'elle.
On se doute bien que cela a dû bouger en interne. Le planning s'est alors rempli, et en attendant d'autres adaptations comme le manga Kemono Friends (disponible chez Kurokawa) et le film Seven Days War de Yûta Murano (réalisateur de How NOT to Summon a Demon Lord), voici venir Kakushigoto.

La tenue des séries d'Ajia-do 2.0 n'a pas particulièrement impressionné les rétines, mais le studio se crée une feuille de route, des habitudes, des certitudes. Ainsi retrouve-t-on ENCORE Yuta Murano à la direction du projet. Le constat est clair : la fidélité est de mise. Il faudra certes attendre pour vérifier l'analyse sur la durée, mais avec près de 100 chapitres sortis, on ne voit pas le staff se permettre des folies. Le story-board cite le manga, le design singulier de Kumeta Kôji n'est pas arrangé (et tant mieux, cela permet de garder l'essence du trait) et le ton semble être le même. Peut-être même peut-on se demander quel est l'apport d'un portage si fidèle ? Là encore, il est trop tôt pour se prononcer. On est donc satisfait de voir que l'efficacité de l'humour est sauvegardée (il y a même cette scène où une fan demande à l'auteur de lui dessiner une Precure, ou Procure dans l'anime).

Ainsi, je ne promets pas de grandes envolées avec Kakushigoto. Mais son jeune réalisateur décidément touche à touche-à-tout est particulièrement à l'aise avec la comédie. Il sait mettre du rythme dans son récit et profite de toutes les facettes de l'histoire pour l'exploiter. En résulte un très bon divertissement grand public. Et ça, pour Ajia-do, ça risque de compter pour pérenniser son activité.


EmmaNouba

Note :

Adapté du manga éponyme de Kôji Kumeta (Sayonara Monsieur Désespoir), Kakushigoto est une série drôle et tendre au pitch totalement désopilant. On y découvre Goto Kakushi le jour de la naissance de sa fille, Hime (“princesse” en japonais). Comme tout jeune père, il est en pamoison devant la nouvelle née et alors qu'il la prend dans ses bras, il entend le médecin, murmurer son nom et lui demander s'il est bien le célèbre mangaka, auteur de la série, Les Balloches battantes. Voilà, voilà, le ton est donné. Ni une, ni deux, c'est décidé sa fille chérie ne saura jamais son métier. Et c'est un vrai art de couvrir tous ses faits et de conserver son secret.

C'est avec un véritable talent que Yûta Murano (Seven Days War, Brave Beats) a pris ce manga très drôle à bras le corps et proposé une réalisation aux petits oignons, au sein du studio Ajiadô (Spirit of Wonder) avec Takashi Aoshima aux scripts. Les chara designs sont signés Shûhei Yamamoto, et Yukari Hashimoto s'est surpassée pour la bande originale. Tout est parfait dans cette série : les personnages sont attachants et l'animation est jolie, fluide, et le tout est bourré d'humour. Entre le père, jeune homme plein de fougue et de talents (pour le type de mangas qu'il dessine, il est même une star) qui a pensé tout dans les moindres détails, et sa petite fille toute mimine, qui se laisse engrainer par ses copines, on est sous le charme.
La relation père-fille est montrée dans ce qu'elle a de plus idyllique. D'ailleurs, on ne parle pas un instant de la maman, qui n'a pas l'air de manquer ni à l'une, ni à l'autre…
Ce n'est pas simple tous les jours pour notre auteur de ecchi qui a pourtant installé son atelier dans un quartier sans aucune boutique de mangas, niché au cœur d'un nid de hipsters.

Entre critique sociale et manuel du père parfait, Kakushigoto est une série très jolie à regarder, tendre et bourrée d'humour. Il n'y pas de suspens car quand on rencontre Hime, elle a 18 ans et entre dans la caverne (un box de stockage) où son père a entreposé toutes ses œuvres et l'on comprend rapidement qu'elle est là pour enfin découvrir ce que son paternel lui a caché pendant toute son enfance. Alors que l'on pourrait trouver le pitch un peu court pour tenir sur 12 épisodes, on plonge avec délice dans cette tranche de vie au quotidien entre ces deux personnages si sympathiques, les assistants du mangaka trop angoissés de se faire griller par Hime, ou le nouvel éditeur de Goro qui n'a pas pris conscience de la situation. Et quand Goro décide pour devenir célèbre de changer de style et de faire de la dark fantasy, on sent bien que cela risque de tourner au vinaigre.
Dans Kakushigoto, tout est parfait et l'on se réjouit d'avance de suivre ce jeune père continuer à berner sa petite princesse ! A suivre sans modération.


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