Le guide des anime de l'hiver 2022
Police in a Pod

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Police in a Pod ?
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Qu'est- ce que c'est ?

Écœurée par son devoir d'agent de police, métier exigeant et ingrat, Kawai se retrouve à faire équipe avec Fuji, ex-enquêtrice mutée pour harcèlement. Le duo fraîchement formé part en patrouille durant laquelle Kawai sera témoin du savoir-faire de sa nouvelle partenaire. Un autre jour, on demande aux deux jeunes femmes de donner un cours de sécurité routière dans une école primaire. L'un des enfants demande alors : « Pourquoi devons-nous respecter les règles ? » Quelle sera la réponse de Kawai ?

Police in a Pod est diffusé sur Wakanim le mercredi à 16 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Joan Lainé
Note :

Après une adaptation en drama avec Erika Toda et Mei Nagano dans les rôles principaux, c'est en anime que débarque Police in a Pod. Il s'agit d'une déclinaison du manga de Miko Yasu, qui paraîtra prochainement en France chez les éditions Noeve Grafx. Avant de commencer à parler de l'anime, il convient de préciser que l'autrice a travaillé pendant 10 ans dans la police. Elle a quitté ses fonctions en 2017, l'année où elle débute Police in a Pod, soit son premier manga. Si son expérience professionnelle promet un fond intéressant à l'intrigue, il faut également souligner que l'un des objectifs avoués de sa série est d'inciter les jeunes à s'engager dans la police. Il peut être utile de garder à l'esprit ce double tranchant, qui peut vite se transformer en prosélytisme. Quoiqu'il en soit l'anime est réalisé par Yûzo Satô, une valeur sûre du monde de l'animation japonaise, à qui l'on doit notamment Kaiji, et il est produit au sein du Studio Madhouse.

Entre la pression de la direction et les insultes des civils, Kawai en a assez de son métier d'agent de police. La jeune femme, qui est entrée dans le milieu davantage pour le confort du statut de fonctionnaire que par véritable vocation pour l'ordre, est sur le point de remettre sa lettre de démission. C'est alors qu'est mutée Fuji, une ancienne enquêtrice qui a été rétrogradée pour cause de harcèlement. Kawai va devoir effectuer ses patrouilles avec elle, et peut-être finira-t-elle par changer d'avis sur son avenir ?

Police in a Pod s'éloigne de tout ton conventionnel, ce qui lui donne un aspect clairement rafraîchissant. La série ne dresse pas un portrait forcément positif de la police et négatif des criminels, c'est même le contraire qui se passe dans le début de ce premier épisode qui met en scène une première patrouille pleine de surprises. Il nous présente Kawai, une jeune recrue, en plein doute quant à son avenir qui trouve peu à peu goût à son métier aux côtés d'une ancienne enquêtrice controversée, et qui se fait même briefer sur les dessous de la police par un voleur récidiviste qu'elle appréhende. Pas très académique donc, mais la formule fonctionne bien. D'autant plus que l'anime parvient à être à la fois mignon et intéressant, tout en présentant un duo dont la complicité gagne à se développer au fil des épisodes. Reste tout de même que certaines situations et la morale qui en découle sont un peu grosses. Qui irait prier devant une sainte contravention qui l'a privé, avec sa famille, de vacances tant attendues ? Est-ce vraiment monter à deux sur un vélo qui attire les criminels dans un quartier plutôt qu'un autre ? Le problème n'est-il pas d'ailleurs ? Pas sûr que rejeter la faute sur les personnes défavorisées soit réellement la solution.
Police in a Pod arrive cependant à faire sa propre critique sans être lisse, espérons alors qu'il développe les sujets qu'il aborde sous différents angles et ne se contente pas de réponses superficielles à des questions aussi importantes.


EmmaNouba
Note :

Kawai est policière au commissariat de Machiyama. Elle s'ennuie ferme dans son boulot. Il faut dire que si elle est entrée dans la police, ce n'est pas vraiment pour l'amour du métier. Cela ne fait pas très longtemps qu'elle travaille, elle a passé tout un tas de concours de fonctionnaires et voilà, elle a réussi celui-là, mais sans grande conviction. Pourtant sa vie va changer quand arrive sa nouvelle instructrice, la lieutenant Fuji, réaffectée dans ce commissariat après avoir harcelé un collègue. C'est une belle jeune femme qui a ses méthodes bien à elle. Alors que Kawai a décidé de démissionner, sa cheffe l'emmène en patrouille. Elle va alors découvrir qu'être policière n'est pas simplement aider le citoyen mais aussi avoir du flair et découvrir en un coup d'œil les filous.
A peine arrivée, voici qu'elle arrête un cambrioleur. Cela embête bien le commissaire car il faut contacter la brigade criminelle pour le prendre en charge. Pendant ce temps, le voleur multirécidiviste donne un petit cours de pratique à Kawai !

On peut dire que ces deux femmes policières se sont bien trouvées et que ce duo va s'entendre à merveille. Si l'on ne voit pas encore d'histoire principale, on est, dans ce premier épisode, sur des petites affaires et c'est assez plaisant. Il faut dire que la réalisation est nickel, tout comme l'animation. On n'est que peu surpris car Police in a Pod est une production Madhouse, un gage de qualité s'il en est. La réalisation de l'adaptation du manga éponyme de l'autrice Miko Yasu a été confiée à Yūzō Satō (One Outs, Marvel Future Avengers), un professionnel confirmé. Saluons aussi le très agréable chara-design de Tsuchiya Kei (qui a notamment travaillé comme directeur de l'animation sur No Guns Life et Boogiepop and Others).

Si le pitch de départ peut paraître peu excitant, on s'attache rapidement aux protagonistes et l'on est bien content que Kawai décide de garder sa lettre de démission sous le coude encore un peu. L'une des clés de cette série est que l'on voit comment les agents de police en uniforme sont traités (mal) au Japon. On a aussi un élément comique avec Kawai qui passe son temps à raconter sa vie et Fuji qui, de son côté, marmonne des paroles bourrées d'insultes dès qu'elles sont seules. Comme elles se doivent d'être aimables et souriantes avec les citoyens, c'est le seul moyen que la cheffe a trouvé pour décompresser et cela vaut son pesant de cacahouètes. Porter l'uniforme n'a peut-être pas été la vocation de Kawai, mais elle trouve pourtant les mots pour expliquer avec passion son métier devant une classe d'enfants. Même si ces femmes ne sont pas particulièrement douées avec les petits (surtout Fuji), aller dans les classes pour faire de la prévention fait partie de leurs missions tout comme mettre des procès-verbaux aux fous du volant. Et c'est là qu'elles en bavent le plus, elles doivent garder leur sang froid et ne pas céder à la tentation de répliquer même si les conducteurs sont tout simplement odieux. On n'est pas sûr que dans d'autres pays parler aussi mal aux agents sous uniforme se passerait bien… A croire que la notion d'outrage à agent n'existe pas au Pays du soleil levant ! Police in a Pod est une jolie surprise.


Damien
Note :

Récemment annoncé en France chez Noevegrafx, le manga Police in a Pod arrive en anime cet hiver par le biais du célèbre Studio Madhouse avec à la réalisation Yūzō Satō, plus connu pour son adaptation de Kaiji. L'adaptation est gérée par Ryunosuke Kingetsu, plutôt habitué aux light novels qu'aux mangas mais surtout connu pour sa contribution aux OAVs Tales of Symphonia.
Petite subtilité du titre, il est écrit par Miko Yasu, une ancienne flic qui s'est lancée dans cette série avec le but avoué de redorer l'image de la police japonaise en en montrant les côtés humains. Il y a donc pas mal de vécu mais aussi pas mal de propagande dans Police in a Pod qui, pour résumer grossièrement, peut-être vu de ce côté comme le pendant flic de GATE (qui lui était de la propagande pro-Jieitai 100 % assumé avec un auteur ancien militaire, y avait même eu une campagne de recrutement à la sortie de l'anime). Et il est important de le noter car sur ces 20 minutes ça matraque sec.

L'histoire donc est on ne peut plus basique, oubliez You're Under Arrest, ça n'a rien à voir. Ici place à la série slice of life au commissariat de quartier (une spécificité bien japonaise lié à leur police de proximité) où l'on va suivre une jeune policière fraîchement diplômée littéralement là parce que c'est le seul concours de la fonction publique qu'elle a réussi à passer parmi une flopée d'autres tentés ! Alors qu'elle hésite déjà à démissionner, son chef lui annonce l'arrivée d'une ancienne de la crim' qui va lui servir d'instructrice sur le terrain. La lieutenante Fuji va donc épauler la jeune Kawai dans sa digne mission de force de l'ordre en… mettant des PVs et faisant de la prévention dans les écoles du coin.

Ouais, ce première épisode est pas des plus palpitants, c'est globalement une installation des personnages et de leurs rôles utile à la société. Avec un regard assez étrange vu d'ici puisqu'il semblerait que les flics japonais se considèrent comme les boucs émissaires payés à encaisser le mécontentement de la population nippone. C'est d'autant plus perturbant que le duo se fait copieusement insulter, traiter de parasites, inviter à aller crever, mais elles continuent à sourire en serrant les dents. C'est une conception drastiquement différente du métier et du coup avec un regard européen c'est clairement bizarre.
Sur ces 20 premières minutes, si la propagande se sent un peu, l'humour reste correct et le ton est plutôt léger et bon enfant malgré l'arrestation d'un vrai malfrat pendant l'épisode. Toutefois, au vu des commentaires des lecteurs du manga, sachez que le titre a parfois des sujets assez lourds, donc slice of life de la police c'est pas forcément cute girl doing cute things, vous êtes prévenus.

Techniquement ça tient la route mais ça bouge pas beaucoup, le chara-design est très marqué, c'est Kei Tsuchiya (Shōnen Hollywood) qui adapte plutôt bien le style de Yasu ici. Mais il ne plaira pas à tout le monde, son trait des débuts est encore balbutiant, ça fait très amateur, certains diraient moche. Il faudra plus pour convaincre et passer outre l'omniprésence du « les policiers, des gens comme les autres » déjà usant pour apprécier la série, si vous savez faire abstraction ça pourrait vous plaire.


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