Le guide des anime de l'automne 2023

Paradox Live THE ANIMATION

Dans un monde bercé par culture hip hop, un nouveau mouvement est né, le "Phantom Live". Chaque artiste possède un accessoire appelé le "Phantom Metal" qui réagit aux émotions de celui qui le porte pour produire des images, créant ainsi un environnement d'illusions dans lequel est plongé le spectateur.

Le légendaire CLUB paradox est le théâtre de nombreuses prestations durant lesquelles des groupes s'affrontent. Quatre d'entre eux ont reçu une invitation : BAE, The Cat's Whiskers, cozmez et Akanyatsura. Ils ont chacun leur propre genre de musique et des motivations diverses et variées. Elles se révéleront au fur et à mesure de la compétition…

Paradox Live The Animation est diffusé sur Crunchyroll.

Damien Hilaire
Note :

Il sort de nulle part, les Occidentaux n'ont jamais entendu parler de cette licence et voici qu'on la découvre par le biais d'une adaptation anime. Comme souvent, il s'agit d'un projet mediamix impliquant des événements réels. Le concept : Avex rassemble une trentaine de comédiens de doublage et fait des battle de rap entre les différents personnages fictifs qu'ils incarnent dans l'univers construit. Évidemment, chacun est designé sur-mesure par toute une batterie d'illustrateurs plus ou moins célèbres, on a l'habitude. On est pas loin d'Hypnosis Mic dans l'idée mais ça a un peu plus de gueule que ce dernier.
Déjà le studio derrière Paradox Live c'est PINE JAM, qu'on a vu récemment sur le très sympathique Do It Yourself!!, avec à la réalisation Naoya Ando, qui signe ici sa première série mais qui avait déjà réalisé des épisodes, dont le sixième de Do It Yourself!! (l'épisode à la mer). S'il a été choisi pour Paradox Live, c'est parce qu'Ando a déjà travaillé sur d'autres séries musicales, comme PriPara, Aikatsu! ou Love Live! Sunshine!!, donc la musique ça le connaît, bien qu'ici ça serait moins des idols et plus du hip-hop, l'univers est légèrement différent dans la forme. Le scénario est signé Takayo Ikami, derrière Mawaru Penguindrum, Magical Girl Site ou cette saison l'adaptation de l'isekai Je survivrai grâce aux potions. Dernier élément, et non des moindres pour une série sur ce thème, la musique. Et alors là Avex a chopé un compositeur extrêmement quali' et réputé puisqu'ils ont choisi Taku Iwasaki. Iwasaki est un compositeur qui mixe énormément d'influences dans ses sons, on le trouvait sur la BO de Gurren Lagann (bien qu'il a détesté l'expérience), Noragami, Jojo saison 1, Katanagatari ou encore Soul Eater. Beaucoup de séries avec un style street rap dans le lot donc c'est idéal pour Paradox Live qui est en plein dans le thème.

L'histoire est en plus plutôt originale. On parle d'un groupe de hip-hop appelé BAE, composé d'élèves de lycée, populaires dans un milieu musical où s'est développé un concept d'illusion visuelle construite par un mix entre du son et les émotions des artistes. Ils possèdent un pouvoir appelé le Pphantom Metal, qui leur permet de créer ce qu'on appelle du rap chimérique.
Bon, déjà l'idée est plutôt originale mais en plus, notre trio de BAE se retrouve invité pour une battle de rap dans un club mythique fermé depuis 10 ans, qui annonce une réouverture en grande pompe en présence d'un groupe de rap qui n'a plus donné de nouvelle depuis 10 ans, Buraikan, et dont le héros est fan cela va sans dire. Cette battle ne verra qu'un seul vainqueur, qui empochera la somme rondelette de 10 milliard de yens, autant dire un paquet de thunes que chacun des groupes invités se voit dépenser d'une manière différente.

Sur la technique c'est impeccable. La 3D est très propre, avec une texture vraiment jolie qui se rapproche de la 2D, ça fait plaisir ! La 2D, il n'y a rien à redire, pas vraiment de sakuga mais rien de moche. On notera une belle utilisation du compositing pour les effets d'illusion de scène. La musique c'est du tout bon, on démarre l'épisode sur un concert qui chauffe et on termine sur une autre performance scénique qui envoie sec, très bonne surprise, espérons que ça dure !

EmmaNouba
Note :

Décidément la Battle est à la mode. Rien de très original dans ce Paradox Live, si ce n'est la petite pointe de mystique techno, nichée dans ce Phantom Metal qui, allié à l'ADN d'un artiste talentueux, lui permet de créer un univers visuel, baignant d'illusions ses spectateurs. Bref, une espèce de show psychédélique sans que personne ne se gave de drogue.

Si l'anime arrive cet automne, le projet transmedia Paradox Live existe depuis le 2 février 2020 au Japon, il a été lancé par le label musical Avex et la société de jeux mobiles en ligne GCREST. Il compte déjà une riche discographie issue de battles organisées au Japon. Si ce projet n'a pas eu d'écho en dehors de la scène rap nipponne, elle a pourtant vu s'affronter musicalement pas moins de 29 talents, campant des avatars animés, croqués par des pointures de l'animation. A l'instar de Hypnosis Mic (2020), plus axé sur la comédie, Paradox Live The Animation met en scène des pointures du rap. A la clé, 10 milliards de yens.

Aux manettes de ce nouvel anime, Naoya Ando signe sa première réalisation, mais l'artiste a déjà un peu de bouteille quand il s'agit de travailler des ambiances musicales. Takayo Ikami (Dances with the Dragons) signe le scénario et mène le compositing, le tout étant produit par PINE JAM (Do It Yourself!!, Gamers!). Koji Haneda reprend les chara-designs originaux imaginés par des créateurs lors des vraies battles du projet. Les trois membres du groupe BAE ont été dessinés par l'artiste Akiakane (dite Screaming Cinderella), Kinako (Pretty Boy Detective Club) a imaginé les jumeaux des Cozmez, The Cat's Whiskers étant designés par l'illustratrice Kuniharu Komiya (qui a notamment travaillé sur Fate/Grand Order), Harada (Yata-Momo) signant les chara design des Akan Yatsura, un groupe de voyous rappeurs, le groupe culte Buraikan étant croqué par Suoh (Haru no mai).
Outre cette originalité, Koji Haneda adaptant les créations des artistes originaux afin de donner une homogénéité à l'anime, l'autre et non des moindres tient les interprétations des chansons par les seiyû.

Quand débute le premier épisode, BAE est sur scène, offrant une prestation colorée, sa musique mariant anglais et japonais, punchy et efficace. Un rap plus proche de la pop, qui plaira aux amateurs. Après leur concert, ils reçoivent une mystérieuse invitation. Le lieu, le Club Paradox, a disparu 10 ans auparavant, ils mettent donc cela sous le coup d'une mauvaise blague. Le lendemain, trône pourtant à l'emplacement de la salle de concert mythique, le fameux Club. Quatre groupes sont conviés pour cette Battle. Pour participer, ils doivent participer à l'inauguration du club.

Côté animation, il n'y a rien à dire. C'est beau, soigné et les personnages sont stylés. On a hâte de voir ce que le Chimetal va créer comme spectacle avec les autres groupes. On a un peu de mal à s'attacher à BEA, composé d'étudiants, dont l'un est blindé. Mais juger est encore un peu tôt. Paradox Live The Animation ne peut être apprécié que sur le long terme si l'on est amateur de ce type de musique.