Le guide des anime de l'automne 2023

SHY

Vers le milieu du 21e siècle, toute forme de guerre a cessé sur Terre. L'apparition soudaine et généralisée de "Héros", des personnes aux pouvoirs surnaturels chargées de maintenir la paix, a ainsi radicalement transformé la société. Dans ce monde, celle qui protège le Japon est une jeune fille nommée Shy, mais elle est d'une timidité maladive…

SHY est diffusé sur Crunchyroll.

Guillaume Lasvigne
Note :

On se plaint suffisamment de personnages limités à un seul trait de caractère pour ne pas mentionner rapidement que Shy… est timide, oui. Avouez, on aurait presque été déçus du contraire. Fort heureusement, la jeune fille a quelques surprises en réserve, à commencer par son statut de super-héroïne !

Shy prend en effet place au milieu de notre siècle, une période durant laquelle toute forme de guerre a disparu de la surface de la planète. Des êtres aux pouvoirs surnaturels, sobrement appelés « héros », sont en effet apparus et ont combattu pour mettre un terme à toute forme de conflit. Chaque pays a le sien et vous vous en doutez, Teru (aka Shy) est l'héroïne japonaise. Seulement, son manque de confiance en elle va être renforcé par un accident majeur : au cours d'une intervention, Shy ne parvient pas à éviter un accident qui fera une blessée grave. En résulte un trauma qui contaminera le personnage sur le long terme, à plus forte raison que la blessée en question intègre sa classe en fin d'épisode !

À première vue, Shy se dote donc d'un postulat simple et efficace. C'est au niveau intime que risquent de se jouer les plus gros conflits de l'anime, chose particulièrement courante dans l'industrie mais qui a le mérite ici de résonner dans un contexte relativement original. Ce probable récit de passage à l'âge adulte trouve un écho évident dans les comics, clins d'œil visuels à l'appui. On attend encore de voir si un antagoniste de taille se dressera sur le chemin de notre héroïne.
Pour l'heure, il convient de mettre l'accent sur la réussite esthétique du titre. Si comme votre serviteur, vous pensez à Masaomi Andô en cours de visionnage, c'est normal ! Le réalisateur de l'adaptation de Scum's Wish est à la barre de cette adaptation, et en profite naturellement pour nous ressortir ses fameux gimmicks inspirés du découpage des mangas qu'il adapte, dans une démarche purement rythmique ou pour appuyer l'émotion d'une scène par un très gros plan, par exemple. Le parti pris fait évidemment sens ici, sans incarner l'essence du style du monsieur. On mettra plus volontiers en lumière une palette de couleurs particulièrement éclatante, en plus d'un acting plus compétent que le tout-venant. Au final, les personnages sont la plus grande réussite de cet épisode inaugural et ce à tous les niveaux. Du chara-design (signé du vétéran Yûichi Tanaka) à la direction de l'animation (Tetsurô Moronuki) en passant par le scénario (Yasuhiro Nakanishi, scénariste de Kaguya-Sama), tout nous laisse imaginer d'une série au fort potentiel en la matière.

Il y a donc cette envie de poursuivre la série sans la moindre arrière-pensée. Il y a à la fois la promesse d'un univers à potentiel, la volonté de dépeindre des personnages dans l'action (autant narrative que visuelle) et cette patte visuelle fort séduisante. Pas de quoi avoir la moindre certitude, mais suffisamment de quoi se réjouir d'en découvrir plus.