Le guide des anime de l'été 2023
Dark Gathering

Voulez-vous définitivement définir votre édition comme Français ? oui

Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Dark Gathering ?
Note de la communauté : 3.6



L'histoire

Nourrissant une profonde aversion envers les esprits qu'il attire contre son gré depuis un événement tragique, Keitarô s'isole du monde, espérant ainsi protéger son entourage de sa malédiction. Fin prêt à réintégrer la société grâce au soutien indéfectible de son amie d'enfance Eiko, sa rencontre avec l'énigmatique Yayoi, une petite fille fascinée par les sciences occultes depuis la disparition de sa mère, l'amène à vivre des aventures pour le moins inquiétantes…

Dark Gathering est diffusé sur ADN le dimanche à 19 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Wow, alors là c'était pas le genre d'ambiance auquel je m'attendais avec Dark Gathering ! Adapté d'un manga encore inédit chez nous, la série est produite par le studio OLM, c'est la team Masuda qui s'en occupe, 'équipe en charge de Beyblade Burst. À la réalisation nous trouvons Hiroshi Ikehata, qui s'occupait de Magical Destroyers la saison précédente. L'adaptation est faite par Shigeru Murakoshi, qui est plus connu pour son travail sur des productions originales, Zombieland Saga en tête, ses adaptations de mangas n'ont jamais été très percutantes et son travail sur la saison 6 de Lupin the Third n'a pas fait l'unanimité. C'est donc une équipe un peu mitigée sur ce projet qui est très éloigné des vibes jeunesse du studio, habitué aux productions preschool.

Dark Gathering est un shônen du Jump Square qui parle d'exorciste et de medium, un sujet classique de ce magazine dans lequel sont publié D.Gray-man et Blue Exorcist. La différence avec ces titres c'est que Dark Gathering a plus de points communs avec une œuvre comme Mieruko-chan.

Nous suivons Keitarô, un élève de lycée ayant du mal à se faire des amis, qui retrouve les bancs de l'école après plusieurs années enfermé dans sa chambre, traumatisé par un événement surnaturel qui a fini par posséder son bras droit. À force de détermination, il a réussi à sortir de cette situation, mais l'équilibre est précaire. Heureusement, il peut compter sur son amie d'enfance pour le soutenir.
Afin de faciliter sa réinsertion et sa sociabilisation, il va également devenir professeur particulier pour une petite fille. Hasard des choses, il va la trouver chez sa meilleure amie. La petite est en fait sa cousine, habitant avec elle depuis un an. Cette gamine lugubre, habillée de noir et aux pupilles dédoublée, a un lien troublant avec le monde de l'occulte. Attirée par les esprits et tout ce qui s'y rapporte, elle voit dans l'arrivée de Keitarô l'occasion de partir à la chasse aux esprits dans les lieux hantés du pays. Derrière cette idée un peu farfelue, se cache une tentative désespérée de retrouver sa mère.

Si vous vous attendiez à une comédie, passez votre chemin ! La série a certes une petite ambiance légère mais dans l'ensemble elle reste relativement glauque ! Et pour cause, on ne fait pas que frôler les histoires d'horreur, on y plonge allègrement avec dans ce premier épisode, une balade vers une cabine téléphonique hantée par un esprit en colère à l'histoire sordide qui massacre ceux qui s'en approchent.
Entre certains plans dérangeants, accentuant l'étrangeté, le malaise et l'angoisse, auxquels il faut ajouter une teinte sombre allant très bien avec le titre, la série s'offre des séquences d'horreur efficaces et véritables qui n'ont rien à envier à du Junji Ito. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu de production horrifique qui réussissent vraiment à effrayer le public, Ito c'était raté, Mieruko-chan c'était pire, Dark Gathering relève donc bien la barre d'un genre minoritaire dans l'animation, ça fait plaisir et ça donne envie de continuer.


Guillaume Lasvigne
Note :

Ce n'est pas tous les jours que le genre horrifique s'invite à la table de l'animation japonaise. Autant dire qu'à partir de là, Dark Gathering a d'entrée de jeu toute notre attention. Adapté par le studio OLM (Pokémon, Komi cherche ses mots), le manga de Kenichi Kondô a semble-t-il une petite réputation dans sa capacité à instaurer des ambiances assez glauques. On n'attend donc rien de moins de l'anime que de parvenir à les traduire en animation. Hélas, ce premier épisode laisse un goût d'inachevé en la matière.

Il faut dire que le postulat reste assez nébuleux dans ses intentions. Avec Yayoi, sa gamine possédant deux pupilles donnant à ses iris des allures de crâne, on part déjà sur un élément de chara-design assez embarrassant que sa personnalité parfaitement caricaturale ne parvient pas à éloigner de la parodie. C'est plus ou moins le cas de son tuteur, lycéen fraîchement réinséré dans la vie sociale après des années à errer suite à un incident surnaturel. Lycéen… et medium de son état, qui va donc être forcé de collaborer avec ladite gamine, désireuse de retrouver le fantôme qui a emporté sa mère, là aussi après un accident ayant coûté la vie à son père. Sauf que derrière ses traits ronds et sa trogne de poupon, la fillette semble effrayer les esprits qu'elle croise et révèle un tempérament pour le moins sadique à leur égard ! Et c'est peut-être ce qui retiendra le plus notre attention dans ce premier épisode pas vraiment emballant.

Outre cet équilibre encore fragile entre parodie involontaire et comédie assumée, Dark Gathering ne se démarque ni par ses personnages ni par son ambiance. Yayoi semble sortie tout droit de Love, Chunibyô & other delusions et cela ne joue pas en la faveur de la série. Le personnage est pourtant le seul à se distinguer, certes parfois malgré lui, au sein d'un trio plutôt fade et à la dynamique encore en construction. De même, le décorum reste lui aussi, on l'espère, à peine abordé. L'intrigue liée à l'esprit de la cabine téléphonique n'a rien de bien original, et encore moins de malsain malgré le soin apporté au climax.
Encore et toujours, on pointera du doigt une charte graphique vue, revue et rerevue qui phagocyte par essence la moindre tentative d'ambiance horrifique. Tout ici est lisse, et ce sentiment exacerbé de déjà vu devrait désamorcer toute ambition de faire de la série une référence du genre. Pire encore, les explosions de sang, particulièrement généreuses, renforcent moins un quelconque aspect gore qu'un humour involontaire du fait, encore une fois, d'une identité visuelle impossible à prendre au sérieux.

Si le récit suit la structure dite du monster of the week, il faudra donc à Dark Gathering un peu plus que des litres de sang et des légendes urbaines pour installer une ambiance digne de ce nom. Et à moins que ces dernières ne révèlent un lien jusque-là insoupçonné avec le fil rouge du récit liant Yayoi à son père, on voit mal comment laisser le bénéfice du doute à une série qui semble avoir déjà tout montré de son potentiel.


mettre en favori/partager avec : short url

cet article a été modifié depuis qu'il a été originalement posté; voir l'historique des changements.

retour à Le guide des anime de l'été 2023
La saison en avant-première: page d'accueil / archives