Le guide des anime de l'été 2023

Zom 100: Bucket List of the Dead

Depuis trois ans, Akira Tendo travaille dans la compagnie de l'enfer où chaque jour amène son lot de stress ! À seulement 24 ans, il est déjà mentalement et physiquement épuisé, d'autant que Saori, la jolie comptable qu'il adore, l'ignore totalement. Tandis qu'il est proche du burn-out, l'apocalypse s'abat sur le Japon envahi par des hordes de zombies affamés. Akira réalise que sa vie va changer : plus besoin d'aller travailler ! Délivré de toute obligation, il a bien l'intention d'en profiter…

Zom 100: Bucket List of the Dead est diffusé sur Crunchyroll.

Guillaume Lasvigne
Note :

Depuis La nuit des morts-vivants, que le visionnaire George Romero réalisa en 1968, la critique « institutionnelle » aura eu une certaine propension à aborder le film de zombies par le prisme politique. S'il est assurément porteur de commentaires sur les dérives de la société (racisme, capitalisme…), le genre peut aussi simplement se voir par le biais du pur plaisir cinématographique qu'il est capable de procurer. A ce petit jeu, Zom100 – Bucket List of the dead fait plaisir à voir, dans la mesure où l'évidente charge assimilant des employés de bureau à d'authentiques zombies se double d'un spectacle visuel résolument fun, pour ce qui s'annonce d'ores et déjà l'un des anime indispensables de la saison !

Et par employés de bureau, notez que la série n'y va pas avec le dos de la cuillère. Akira, le protagoniste, travaille en effet dans une entreprise nommée ZLM, dont le bâtiment n'est autre que la copie exacte du studio OLM… d'où viennent certains artistes du tout jeune studio BUG FILMS, qui produit l'anime ! Le réalisateur Kazuki Kawagoe en premier lieu, lui qui était à l'origine de Komi cherche ses mots. On retrouve d'ailleurs certains échos visuels entre les deux séries, notamment une transition menant un personnage à être aperçu à travers les yeux d'un autre.
Au-delà de la citation, explicite et potentiellement polémique, Zom 100 narre donc le quotidien d'un jeune employé de bureau enthousiaste, qui se rend vite compte que son quotidien sera ponctué de nuits blanches et de pression outrancière de sa hiérarchie. C'est là que débarque une invasion zombie sortie de nulle part, pour l'heure inexpliquée, laquelle lui paraît autrement plus vivable que ses journées au travail !

Pour peu original qu'il soit, le postulat bénéficie de toute l'énergie de ses créateurs et propose ni plus ni moins que l'une des productions les plus solides de ce début de saison. Avec son format cinémascope portant les deux premiers tiers, ce premier épisode revendique ses influences cinématographiques tout en introduisant son héros dans un quotidien littéralement étroit et terne. Ce n'est que lorsque les zombies débarqueront dans sa vie que les couleurs exploseront à l'écran, là aussi littéralement puisque de nombreuses tâches de couleurs viendront se mêler aux gerbes de sang attendues. Et tout l'épisode est à l'avenant, rythmant une direction artistique pétaradante, très souvent sublime dans son travail sur les lumières et les contrastes, d'idées visuelles imparables dans le spectacle qu'elles offrent et le sens qu'elles véhiculent.

Sans le moindre doute, nous aurons l'occasion de reparler de celles-ci au fil des futurs épisodes, dont on ne peut attendre rien d'autre qu'une dose exacerbée de fun à tous les niveaux. Derrière la comédie qu'elle semble maîtriser à merveille, Zom 100 a aussi ce mérite de prendre, pour l'heure, le genre au sérieux. Il n'y a donc pas de raison pour que l'on ne fasse pas de même à son égard.