Le guide des anime du printemps 2023

Mashle: Magic and Muscles

Dans un monde où la magie fait loi, il était une fois Mash Burnedead ! Élevé au fin fond de la forêt, le jeune garçon partage ses journées entre séances de musculation et dégustation de choux à la crème. Mais un jour, un agent de police découvre son secret : il est né sans pouvoirs magiques, ce qui est puni de mort ! Pour survivre, il va devoir postuler à Easton, une prestigieuse académie de magie, et en devenir le meilleur élève… La magie n'a plus qu'à bien se tenir : avec sa musculature affûtée et sa force hors du commun, Mash compte bien pulvériser tous les sorts et briser les codes de cette société !

Mashle: Magic and Muscles est diffusé sur Crunchyroll le vendredi à 18 h 30.

Guillaume Lasvigne
Note :

Après avoir rencontré un véritable succès populaire au Japon et en France, c'est tout naturellement que Mashle, le shônen de Hajime Kômoto, a droit à son adaptation animée chez le studio A-1 Pictures. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'à défaut de convaincre, celle-ci a le mérite d'annoncer ses intentions le plus clairement du monde, pour ce qui devrait incarner un joli plaisir coupable.

L'anime prend donc place dans le Royaume de la magie, un lieu où… tout le monde maîtrise la magie, oui. Il faut dire que cette dernière détermine le rang social de chacun en fonction de son niveau de maîtrise en la matière. Pire, ceux qui n'ont pas d'appétence dans le domaine sont éliminés, comme nous l'explique très subtilement l'antagoniste dans une tirade qui exclusivement destinée aux spectateurs. Mais Mashle, c'est la contraction de Magic et de Muscles ! Le héros de la série se nomme en effet Mash et se passionne pour la musculation depuis son enfance. Son père adoptif ayant compris que celui-ci ne pourrait maîtriser convenablement la magie, c'est vers le développement de ses muscles qu'il l'a dirigé afin qu'il puisse se défendre en cas de problèmes.

Derrière un pitch couillon se cachent… des personnages couillons, surprise ! Et c'est à la fois la principale qualité et le principal défaut de ce premier épisode. Les quelques tentatives d'émouvoir ou d'étoffer les personnages se révèlent en effet si caricaturales qu'il est difficile d'avoir la moindre empathie, voire sympathie, pour eux. Et comme le reste des séquences repose sur un humour débile à souhait (à l'image du monolithe musclé amateur de choux à la crème qui fait office de protagoniste), forcément, on se prend à regarder ce premier épisode sous l'angle exclusif du plaisir coupable fondé sur quelques rares séquences rigolotes. On pense notamment à ce passage où Mash s'amuse à repousser les pouvoirs magiques de son opposant.

Et il faudra a priori s'en contenter. Mashle: Magic and Muscles a tout du shônen de base destiné aux plus jeunes et, presque inévitablement, se repose sur une identité visuelle déjà usée par la concurrence depuis des lustres. Il n'y a guère que la photographie d'Akihito Suzuki et ses contours plus épais que la moyenne qui offre un semblant de charme à cette première livraison plutôt lisse, aussi généreuse en couleurs pétaradantes qu'avare en ombrages. Tomoya Tanaka, réalisateur du récent Engage Kiss, fait le job avec une mise en scène purement fonctionnelle mais peut-être moins figée que le tout-venant.

Vous l'aurez compris, Mashle a le potentiel pour se défendre s'il continue de ne pas se prendre au sérieux. Pour peu que la volonté d'offrir un background aux personnages gagne en subtilité, il y a même moyen que l'anime se montre plus intéressant que la gaudriole bas du front qu'elle semble pourtant assumer. De quoi, peut-être, garantir un divertissement printanier honorable.