Le guide des anime du printemps 2023

Mon amie des ténèbres

Taiyô Takada vient d'arriver dans sa nouvelle école. Il découvre que dans sa classe se trouve une fille étrange, Akane Nishimura, que tous les élèves surnomment "la sorcière des ténèbres" : on raconte que si on la touche, on est maudit ! Alors qu'en fait, elle a simplement peur de sortir de sa coquille... Mais toutes ces rumeurs autour d'elle sont loin d'effrayer Takada. D'une franchise et d'une naïveté à toute épreuve, le jeune garçon désarme non seulement les harceleurs mais aussi Nishimura elle-même, avec sa logique d'une simplicité imparable. Bref, il la trouve vraiment cool et compte bien s'en faire une amie !

Mon amie des ténèbres est diffusé sur Crunchyroll le dimanche à 15 h 30.

Guillaume Lasvigne
Note :

Akana Nishimura est une jeune fille moquée et harcelée. Elle a les cheveux noirs, s'habille en noir, a des faux airs de Kitarô le repoussant, et ses pupilles noires lui confèrent un regard inquiétant qui lui vaut le surnom d' « ange de la mort » auprès de ses camarades. Mais quand débarque Taiyô Takada, tout commence à changer parce que lui, ce surnom le fascine. Le garçon, qui prend tout à la lettre, est persuadé que Nishimura est réellement dotée de pouvoirs surnaturels et fait tout pour devenir son ami. Celle-ci n'est donc plus obligée de mentir à son père une fois chez elle : elle a enfin un ami et peut voir son avenir d'écolière sous un jour meilleur.

Et c'est à peu près la seule idée développée par cet épisode introductif. Car dans cet énième anime nous présentant un personnage ostracisé ou invisibilisé – rien que récemment, citons notamment Kubo Won't Let Me Be Invisible, la relation entre les personnages s'arrête à ce seul postulat. L'une est moquée, l'autre se montre extrêmement amical, le tout en défiant les nombreuses têtes blondes qui ne comprennent pas ce rapprochement et continuent de ricaner. Sauf qu'à l'inverse d'un Love, Chunibyô & other delusions (Kyoto Animation, 2012), il n'y a aucune volonté de se rapprocher au plus près de la psyché du jeune protagoniste. En matière de production, le Studio Signpost (une filiale du Studio Pierrot avec qui il a participé à l'élaboration des troisième et quatrième saisons de Kingdom) a surtout souhaité restituer une atmosphère chaleureuse faisant écho à l'extrême enthousiasme de Takada. Fondamentalement, cette adaptation du manga éponyme de Taku Kamawura (édité en France par nobi nobi !) reste donc fidèle aux intentions d'origine pour un résultat plaisant à défaut d'être transcendant.

Ainsi, tout porte à croire que ces tranches de vie ne devraient pas dévier de cette démarche originelle. Tout semble écrit d'avance et ni la réalisation de Shigenori Kageyama (Himawari!, Queen's Blade: Rebellion) ni l'adaptation du scénario par Takafumi Hoshikawa ne portent à croire que Mon amie des ténèbres laissera la place à une quelconque particularité. Pas de quoi être effrayé pour autant. On le dit et on le répète, le registre des tranches de vie a cette capacité à rendre signifiants les moments anecdotiques de ses personnages.
Avec leur design rondelet, certains rares partis pris de mise en scène ou les couleurs chatoyantes de certaines scènes, la série a tout pour se faire a minima porteuse d'une chaleur humaine apte à embellir notre printemps. Si pour l'heure, rien ne semble parti pour nous surprendre d'un point de vue narratif, il y a toujours cette perspective de se laisser porter par le quotidien de ces deux personnages adorables et par le revirement progressif plus que probable de leurs copains de classe. Pas de quoi faire de l'anime un incontournable de cette saison donc, mais un potentiel clair pour se laisser suivre sans ennui du début à la fin.

Joan Lainé
Note :

À l'origine, Mon amie des ténèbres est un manga de Taku Kawamura publié dans le magazine Gangan Joker des éditions Square Enix. Une série sortie en France aux éditions nobi nobi !. Alors que le manga en est à son volume 14 au Japon (et 9 en France), son adaptation animée débute sur Crunchyroll.

L'anime est réalisé par Shigenori Kageyama au sein du Studio Signpost. Il est surtout connu sous son pseudonyme Yôsei Morino pour son travail sur des séries un peu plus érotiques, et notamment sur la saga Queen's Blade. À ses côtés, on retrouve Shogo Yasukawa (Food Wars!, JoJo's Bizarre Adventure) et Takafumi Hoshikawa (Candy Boy) au scénario. Le design des personnages a été adapté pour l'animation par Chikashi Kadekaru (Mieruko-chan, Juni Taisen: Zodiac War). Et enfin, la musique est signée de l'excellent Toshio Masuda (Naruto, Mushi-Shi).

Mon amie des ténèbres raconte la rencontre entre Taiyô Takada et Akane Nishimura, deux élèves de primaire. Cette dernière est mise à l'écart et harcelée par ses camarades. Elle vit dans la solitude, sans aucun ami à qui parler. Taiyô quant à lui vient d'arriver dans sa nouvelle classe. D'un naturel très positif et enjoué, il se rapproche naturellement de celle que tous les élèves surnomment la sorcière des ténèbres. Plutôt que d'avoir peur d'elle et surtout du regard des gens, il trouve son surnom vraiment très cool. Et avec beaucoup de naïveté enfantine et d'amusement, il se rapproche d'Akane.

L'histoire parle de ce lien très mignon entre deux enfants à l'imagination débordante. Elle le fait avec beaucoup d'innocence, un peu trop parfois tant on peut se dire que Taiyô est un peu stupide de ne pas comprendre certaines situations. C'est appuyé par le fait que Akane, qui a l'habitude des brimades, pose un regard plus terre à terre ce qui lui arrive. Néanmoins, les attentions de Taiyô sont adorables. Il est toujours enjoué et cela redonne dès le premier épisode goût à la vie à une Akane solitaire malgré elle. Maintenant qu'elle connaît l'amitié, la jeune fille ne peut plus s'en passer. Progressivement, au contact de son nouveau copain, elle se reconstruit et sort de sa bulle.

L'animation de est assez sommaire et la réalisation n'est jamais brillante. Mais ce qui compte, c'est avant tout les thématiques abordées et le ton de la série. Les brimades scolaires sont abordées sans détour, un sujet important au Japon mais aussi en France, bien plus qu'on ne pourrait le croire. Rien que pour cela, il est intéressant de faire découvrir cet anime. De plus, si certaines situations peuvent révolter, l'ambiance est tellement mignonne que l'on passe un bon moment devant ces gamins à l'imagination sans limite. Espérons toutefois qu'il ne tourne pas trop en rond au fil des épisodes, car le manga, aussi adorable soit-il, devient malheureusement vite lassant.