Le guide des anime de l'hiver 2023 - J'épargne 80 000 pièces d'or dans un autre monde pour ma retraite

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
Saving 80,000 Gold in Another World for My Retirement ?
Note de la communauté : 3.4



L'histoire

Mitsuha est une jeune fille de 18 ans que l'on prend souvent pour une collégienne en raison de son visage enfantin et de sa petite taille. L'histoire commence lorsqu'elle perd ses parents et son frère aîné dans un accident et se retrouve alors seule au monde.
À cause du choc, elle échoue à ses examens d'entrée à l'université tandis que des personnes cherchent à s'emparer de l'argent de l'assurance-vie de ses parents.
Un peu perdue et alors qu'elle se demande comment elle va survivre, elle reçoit un mystérieux pouvoir lui permettant d'aller et venir entre « notre monde » et un « isekai » ! À présent, elle élabore un plan astucieux pour préparer son avenir dans lequel elle prévoit d'économiser 1 milliard de yens dans chaque monde, soit un total de 2 milliards de yens (80 000 pièces d'or) !

J’épargne 80 000 pièces d’or dans un autre monde pour ma retraite est diffusé sur Crunchyroll le samedi 20 h 45.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Encore un isekai, cette saison il y en a plein et celui-ci n'est pas des plus petits. En effet, J’épargne 80 000 pièces d’or dans un autre monde pour ma retraite est un gros titre du milieu. Écrit par FUNA, à qui nous devons déjà Didn't I Say to Make My Abilities Average in the Next Life?!, c'est un de ses trois titres, tous des isekai. Restera celui sur les potions. Une particularité : ils ont tous un perso principal féminin, il est même possible que ça soit un univers partagé entre les trois mais rien ne l'indique pour l'heure.
L'adaptation de ce light novel a été confiée à un jeune studio appelé Felix Film, studio de sous-traitance et CGI connu des fans de Nekopara, à qui nous devons également Otherside Picnic. Le studio commence à gagner en importance et son travail se fait scruter par les fans d'animation qui attendent la sortie prochaine du studio, MF Ghost, suite d'Initial D, une œuvre aussi culte que populaire de sport mécanique.
La réalisation de la série revient à Hiroshi Tamada qui avant ça à surtout réalisé des épisodes de-ci de-là sur diverses productions ; c'est ici sa première série en tant que réalisateur. C'est un peu le même topo pour le scénariste en charge de l'adaptation, Akihiko Inari, qui a bossé sur des scripts d'épisodes à droite à gauche, en 2017 il adaptait le manhua Chôyû Sekai dans une coprod sino-japonaise, autant dire que c'est assez obscur (en plus l'animation était vraiment à la ramasse). On peut donc dire que c'est sa première vraie contribution à l'animation japonaise. C'est une équipe avec de l'expérience dans le milieu en tant que petites mains mais n'ayant jamais eu des projets à gérer dans leur entièreté, un baptême du feu qu'il va falloir réaliser ici.

Dans cet isekai au concept assez unique nous suivons la jeune Mitsuha, vivant seule depuis la mort de sa famille dans un accident, qui échappe à la mort en étant envoyée dans un autre monde pour une raison, initialement inconnue. Atterrissant au milieu de nulle part, elle va commencer à marcher en espérant trouver la civilisation. Manque de pot ils ne se comprennent pas, alors ça fait des grands gestes et ça essaye d'apprendre la langue. Pas évident mais pas le choix (hélas cette idée très intéressante va être assez vite arrêtée par un ressort scénaristique permettant de faciliter les dialogues et échanges).
Elle se lie d'amitié avec la jeune Colette, qui l'héberge dans la maison familiale. Mais alors qu'elles partent ensemble en forêt, elles se font attaquer par des loups et là Mitsuha découvre qu'elle peut switcher d'un monde à l'autre à volonté. Après avoir sauvé son amie des vilains toutous, elle échafaude un plan pour se faire une retraite dorée dans un monde ou dans l'autre. Quarante milles pièces d'or à récupérer par univers, ça fait un paquet de pépètes. Mais c'est ce qu'il lui faut pour être tranquille maintenant que plus rien ne la retient au Japon, que le choc de l'accident lui a fait échouer ses examens universitaires et que l'assurance vie de ses parents va sans doute lui passer sous le nez.

Ce premier épisode très introductif nous montre juste une jeunette déterminée et calculatrice à qui la vie n'a pas souri. Le personnage est très solitaire, on saisit son attachement à son frère disparu, plein de bons conseils d'otaku endurci option survivaliste des placards. Nous savons que la série titille les mili-ota car y'a pas mal d'armes à feu sur les couvertures des romans, ça va aussi parler commerce et intrigue politique, bref ça peut être un divertissement tout à fait acceptable.
Visuellement sur un premier épisode il n'y a rien de fou, rien de vraiment moche, c'est ok. Il faudra attendre l'épisode 2 pour voir le début de l'intrigue se dérouler. À suivre !


Guillaume Lasvigne
Note :
Imaginez : vous êtes tranquillement installé.e au bord d'une falaise, quand quelqu'un vient vous chercher des noises. Un malheureux réflexe vous impose de reculer et vous démolissez la barrière qui vous séparait du vide ! Vous tombez, vous serrez le poing d'un autre réflexe, aspirant au passage l'énergie spirituelle d'un chat porte-bonheur qui se trouve en réalité être une divinité dont le quotidien consiste à observer différents mondes. Vous pensez mourir, mais êtes finalement téléportés dans le fond d'écran de Windows XP, avec le pouvoir de comprendre la langue des autochtones et même de revenir à votre guise dans votre monde d'origine ! Plutôt cool en effet, mais il faut quand même penser à votre retraite ! Ni une ni deux, vous vous transformez en super capitaliste désireux d'aller refourguer les marchandises de votre monde à celui qui vient de vous accueillir. Et paf, ça fait des Chocapic (et une retraite anticipée dans les deux univers).

Derrière son pitch improbable dans la grande tradition des isekai sans idées, J’épargne 80 000 pièces d’or dans un autre monde pour ma retraite (un titre qui ravira les pigistes payés au nombre de caractères) ne surprendra pas grand monde. Certainement pas en ce qui concerne sa mise en scène en tout cas, sans surprise standardisée et corollaire inévitable d'un flagrant manque de moyens, voire d'un planning serré, voire les deux et plus encore. Pour autant, sa succession de gros plans et son animation rigide ne sauraient être rédhibitoires. D'abord parce que mine de rien, on attaque la série avec cet a priori immuable d'une production ouvertement fauchée. Ensuite parce que les quelques passages rigolos et le dynamisme caricatural de son héroïne démontrent que son potentiel réside peut-être ailleurs.

Un potentiel comique, allez savoir, sur un malentendu on ne sait jamais. La séquence avec les loups en est un exemple, en ce qu'elle allie une ou deux réactions cartoonesques au sein même d'une rupture de ton surprenante où Mitsuha, l'héroïne, se mue en tueuse sans vergogne. C'est certes très mince en vingt minutes, mais encore une fois, cela a toujours le mérite de renforcer l'absurdité du postulat et donc la capacité éventuelle de l'anime à provoquer un ou deux sourires.

Un point rapide sur le staff du studio Felix Films, qui produit. A l'instar de Hiroshi Tamada, qui fait ses débuts à la réalisation d'une série, le scénariste Akihiko Inari n'est pas le plus expérimenté de la bande à son poste. On doit tout de même à ce dernier d'avoir travaillé sur le scénario de plusieurs épisodes de séries d'ampleur, telles que Cowboy Bebop ou Visions d'Escaflowne. C'est en tout cas à lui que revient la charge d'adapter la série populaire de light novels écrits par FUNA. De son côté, le character designer Yûki Fukuchi avait jusque-là surtout travaillé en tant qu'animateur-clé ou de directeur de l'animation.
Bref, le genre de séries qui manquent clairement d'arguments, mais qui mériterait presque qu'on lui laisse le bénéfice du doute.


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