Le guide des anime de l'hiver 2023 - NieR:Automata Ver1.1a

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Combien donnez-vous l'épisode 1 de
NieR:Automata Ver 1.1a ?
Note de la communauté : 4.0



L'histoire

5012 AD. Des extraterrestres ont soudainement envahi la Terre en envoyant des formes de vies mécaniques. L'humanité est sur le point de disparaître, mais réfugié sur la lune, un petit groupe organise la riposte en créant des soldats androïdes. Cependant, ils ne font pas le poids face à un ennemi pouvant se démultiplier à l'infini. Dernier espoir, une nouvelle génération d'androïdes féminins : l'unité Yorha. 2B. Pourront-elles reconquérir la Terre ?

NieR:Automata Ver1.1a est diffusé sur Crunchyroll le samedi à 18 h 30.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Le projet d'adapter NieR:Automata est loin de faire l'unanimité parmi la communauté de fans. Le jeu est réputé inadaptable de par son aspect meta et sa propension à avoir un scénario tentaculaire remplis de sous-intrigues développant un univers immense. Et pourtant, Yokô Tarô a validé l'idée et le projet NieR:Automata Ver1.1a est mis en chantier par le studio A-1 Pictures.
Avec le jeune réalisateur de Blend S Ryouji Masuyama à la réalisation, la série est scénarisée par Yokô Tarô en personne, ce qui devrait normalement assurer que l'œuvre se tienne d'un seul tenant et n'a pas besoin de béquilles issues du jeu. De même, il est probable que la présence du créateur du jeu à l'écriture de cette adaptation soit une manière de distinguer les deux versions tout en gardant la main sur l'univers pour éviter que n'importe qui fasse n'importe quoi. Pour la musique, c'est MONACA comme sur le jeu, avec Okabe à leur tête comme sur le jeu évidemment, les seiyû sont également venus du jeu pour interpréter leurs personnages, vu leur célébrité ça aurait été gênant de les remplacer.

Reprenons donc l'histoire même si ce premier épisode est assez nébuleux. Nous suivons 2B, une androïde YoRHa qui, après avoir affronté un ennemi dans sa configuration de combat aérienne, a été obligée d'atterrir en catastrophe. En terrain hostile, elle doit désormais continuer sa mission : abattre le Goliath. Le Goliath c'est une machine d'apparence inconnue qui met en péril les opérations de son groupe. Seule survivante de son escadron, elle va néanmoins recevoir l'aide d'un tireur d'une autre unité, 9S, un YoRHa masculin aussi bavard qu'elle est mutique.

Voilà, ça c'est le pitch de départ et c'est en fait difficile d'en dire plus déjà parce que lâcher la fin serait un très gros spoil, mais aussi parce que même en la connaissant, on est toujours aussi largué quand l'épisode se termine. Visuellement l'animation est propre, toutefois un détail relativement visible vient casser la magie de ce qu'aurait pu être cette adaptation : la 3D.
Elle est vraiment pas belle, elle est visible, sa texture sort du lot et elle est extrêmement présente. Alors avoir 2B qui fait des cabrioles en bousillant des robots à cousp de katana c'est cool, mais il y a beaucoup trop de CGI. Les décors sont délabrés car nous sommes dans un monde post-apo mais ils sont visuellement ternes et un peu fades. C'est répétitif et plutôt ennuyeux.
Ce premier épisode a d'ailleurs fini par créer un état de somnolence, par son rythme malgré sa fidélité au jeu bien qu'il mêle les routes de 2B et 9S en une seule là où le jeu nous les fait vivre indépendamment. C'est donc une contreperformance pour la licence NieR:Automata (issue de l'univers Drakengard) qui s'était pourtant décliné en manga (disponible chez Kurokawa en France) en roman et en jeux vidéo dérivé.
L'anime perd les nouveaux venus, déçoit les premiers fans tout en annonçant adapter l'intégralité des fins du jeu dans la série sous forme de sketches post-générique en stop-motion. Ce qui surprend au final c'est que malgré tout il est bien possible que la série possède du contenu inédit par rapport au jeu, ce qui expliquerait le Ver1.1a du titre. Mais si personne ne regarde l'épisode 2, ça ne sera pas su de beaucoup.


Guillaume Lasvigne
Note :

Adapter un jeu vidéo en anime est une chose, en adapter un de Yokô Tarô en est une autre. Il faut dire qu'au-delà des nombreuses surprises émaillant le récit de ses titres-phares (on pense à NieR:Replicant et, forcément, NieR:Automata), ceux-ci ont aussi la particularité de faire de leur gameplay un vecteur d'émotions à part entière. Impossibles à retranscrire littéralement à l'image, ceux-ci nécessitent un authentique travail de réappropriation narrative pour tenter d'en transmettre les effets. S'il est naturellement encore trop tôt pour affirmer la réussite du studio A-1 Pictures sur ce point précis, on peut déjà commencer à cerner la teneur de cette adaptation.

NieR:Automata Ver1.1a, de son petit nom complet, reprend donc les fondations de l'univers créé par Yokô Tarô, crédité en tant que co-scénariste aux côtés du réalisateur Ryôji Masuyama. Des milliers d'années après notre ère, notre planète s'est vidée de ses habitants après que des extraterrestres ont envoyé des machines pour les exterminer. Les survivants ont pu se réfugier sur la Lune et finissent par envoyer des androïdes sur Terre pour, peut-être, espérer la récupérer un jour. Entre philosophie existentialiste, religion, guerre, conscience et mille autres thématiques fascinantes et abordées de manière souvent déstabilisante, le titre possède suffisamment de matière pour reposer sur un pur plaisir scénaristique, ce que confirme ce premier épisode qui s'accorde même le luxe de ne pas s'épancher sur sa mythologie.

C'est même la véritable réussite de cette première livraison, à savoir celle de construire son univers et la relation entre ses deux protagonistes par l'action. Sans enthousiasmer outre-mesure (la 3D n'est pas la plus immonde vue dernièrement mais pique sacrément les yeux par instants), l'épisode narre environ la première heure de son modèle, à savoir de la bonne grosse bastonnade entre 2B, 9S et de multiples robots puis un Goliath, sorte de bâtiment gigantesque un brin vénère. Aucune surprise du côté du spectateur-joueur, plongé dans le confort d'une connivence évidente et portée par les compositions originales de Keiichi Okabe et de son studio MONACA ! Ryôji Masuyama, assistant-réalisateur sur le chouette Great Pretender du studio WIT, semble parfaitement comprendre la portée sensorielle de cette sublime bande originale, à qui il offre les plus belles séquences de ces 20 minutes introductives. Et quitte à forcer un peu dans le fan service, quelques plans sont directement repris du jeu, adaptés à l'écran avec le chara-design de Jun Nakai. Notez que Yokô Tarô s'est suffisamment joué de nous dans l'aspect « familier » de ses œuvres, qui jouent avec les points de vue, pour que l'on se méfie de cette volonté de coller au plus près du matériau d'origine.

En attendant d'en savoir plus sur de potentielles intentions transgressives, ce lancement de NieR:Automata Ver1.1a a le mérite de rassurer sur sa qualité de production et donne clairement envie de voir au-delà.


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