Le guide des anime de l'hiver 2024

The Witch and the Beast

Dans un monde où les forces surnaturelles peuvent provoquer des catastrophes, évoluent un mystérieux magicien portant un cercueil, Ashaf, et une jeune fille aux yeux de bête, Guideau, maudite par une sorcière. Leur soif de vengeance les amène à parcourir ce monde rempli de surprises.

The Witch and the Beast est diffusé sur Crunchyroll.

Guillaume Lasvigne
Note :

Il y a les bons et les mauvais épisodes d'exposition. On connaît d'ailleurs cette tendance de l'animation japonaise à vouloir expliciter chaque enjeu, à les reformuler pour ne laisser aucune interrogation au spectateur, quitte parfois à y perdre en mystère, et donc en intérêt. The Witch and the Beast n'empêche pas certains personnages à évoquer certaines règles de son univers, mais a ce mérite de vouloir l'intégrer de manière relativement organique.

On pense notamment aux supposées deux règles censées pouvoir lever la malédiction lancée par une sorcière. Une fois formulées apparemment sans logique diégétique et à seule destination du public, elles s'accompagnent dans la foulée d'une troisième impliquant une faille de l'antagoniste ainsi qu'un rebondissement narratif. Alors oui, rien de bien transcendant ou qui ne mérite d'éloges particuliers, mais suffisamment inhabituel par les temps qui courent pour ne pas le souligner. Car finalement, c'est ce qui fait en partie la force de ce premier épisode. Somme toute traditionnel dans son postulat et son identité visuelle, The Witch and the Beast fait montre d'une certaine efficacité en matière de spectacle. Car s'il faut patienter jusqu'au dernier tiers pour obtenir un premier affrontement, le récit parvient à capter l'intérêt à travers l'ambiguïté de ses personnages, et en particulier celui de la sorcière dont on doute de la nature jusqu'à un savoureux – et brutal – rebondissement. Ashaf et Guido ne sont pas en reste sur ce point, en dépit d'un chara-design terriblement caricatural (mais Ashaf se balade en fumant et avec un cercueil sur le dos donc que voulez-vous, c'est classe), et du syndrome très habituel dans ce genre de productions du « mono-trait de personnalité ». C'est donc plus dans la dynamique entre les personnages et l'évolution de leur quête que l'on attend l'anime, moins sur sa capacité à être autre chose que vaguement cool.

Pour parvenir à ses fins, la série comptera donc sur les talents de Yûichirô Momose à l'adaptation du scénario. The Witch and the Beast est en effet, à l'origine, un manga Kôsuke Satake et édité en France par Pika. Momose a cet avantage d'être à la fois scénariste d'anime (le récent et rigolo Thermae Romae Novae) et de manga (Hypnosis Mic) et semble donc à même de jongler idéalement entre les deux médias, ce que semble donc confirmer ce premier épisode. À la réalisation de cette série produite par Yokohama Animation Lab, on retrouve Takayuki Amana, un vétéran de l'industrie ayant aussi bien œuvré en tant qu'animateur sur de la grosse production (Jin-Roh) ou à la réalisation de classiques (la série Prince of Tennis).

Bref, The Witch and the Beast ne manque pas de qualités même s'il ne devrait pas trôner en haut des meilleures séries de cet hiver. Reste à voir quelles surprises nous réservera son scénario et dans quelle mesure les personnages seront amenés, ou pas, à évoluer. Guido, on te cible très très ouvertement.