Le guide des anime de l'hiver 2020
Pet

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Pet ?
Note de la communauté : 3.4



Qu'est-ce que c'est ?

Ceux qui ont le pouvoir d'infiltrer les esprits et manipuler les souvenirs sont craints, détestés. On les appelle des Pets. Hiroki et Tsukasa possèdent tous deux ce pouvoir. Ce dernier aurait consumé leur coeur fragile s'ils ne partageaient pas un lien spécial. Mais leur souhait d'être ensemble est exploité sans pitié par l'organisation secrète "La Compagnie". Si leur lien est malmené, cela peut avoir des conséquences inattendues...

Pet est diffusé sur Amazon Prime Video.


Comment était le premier épisode ?

EmmaNouba

Note :

Filiale de Twin Engine (à qui l'on doit notamment l'excellent Babylon, issu d'une autre filiale, Revoroot), Geno Studio propose Pet, adaptation du manga en cinq tomes de Ranjou Miyake. Cette société de production a repris les forces vives de Manglobe lors de sa faillite et ce n'est pas rien, puisqu'ils ont notamment produit des merveilles comme Samurai Champloo, de Shinichirô Watanabe. Aux manettes de Pet, on retrouve un réalisateur accompli, Takahiro Omori (Natsume's Book of Friends, Hell Girl: The Fourth Twilight). L'adaptation est signée Sadayuki Murai, une pointure qui a notamment travaillé sur les films de Satoshi Kon, Perfect Blue et Millenium Actress ou des séries cultes telles que Cowboy Bebop ou Boogiepop Phantom. Avec de tels artistes, on ne peut que se réjouir des promesses de cette nouvelle série. Quand on sait que le chara-design est assuré par Hayama Junichi (Casshern Sins), on ne peut être que rassuré, d'autant que l'animation a été confiée à Yagi Motoki (Roujin Z).

Plongeons sans retenue dans le premier des 13 épisodes de Pet, à l'instar ces êtres capables d'entrer dans les esprits. Composé en deux parties, ce premier volet, présente tout d'abord Satoru, un adolescent qui fait le malheur de sa mère totalement désemparée, au bord du suicide. Il ne fait que regarder le même anime en boucle, scotché à la télévision. Elle n'en peut plus et n'a plus que des idées de meurtre. On reste aussi fasciné par ce début, bien violent.
Cette ouverture n'a qu'un but : nous expliquer ce que sont ces Pets, ces êtres qui peuvent, grâce à leur pouvoir, manipuler la pensée d'autrui. Hayashi est l'un d'eux. Quand on le rencontre, il est à l'hôpital avec son chef, le rustre Katsugari. Ils sont là en « prospection » pour détecter les Pets en devenir. Et Satoru a toutes les caractéristiques pour faire partie de cette catégorie, qui fascine et terrifie à la fois. L'enfant est totalement submergé par les angoisses de sa mère et c'est la cause de son autisme. On assiste alors au don d'Hayashi et c'est fascinant. Si le portail de son cœur est ouvert, il ne peut se protéger des peurs maternelles, le Pet va l'aider à se « réparer » et à prendre sa distance.

Graphiquement, Pet est une réelle réussite, on plonge avec l'homme dans les terreurs parentales qui terrorisent l'adolescent et l'on comprend très vite le mécanisme qui va l'aider à sortir de sa torpeur et à cloisonner ses émotions. Après cette longue explication, on entre dans le vif du sujet et l'on suit une intrigue avec un sale mafieux, un rasta tenancier de bar et délinquant à ses heures perdues et un duo de jeunes gars. On va alors découvrir que les Pets ne sont pas toujours du côté de la loi, mais en dire plus serait divulgacher !

Pet est une série qui s'annonce passionnante, même si pour le moment on ne voit pas d'arc narratif général. Malgré tout, c'est dès le début un plaisir pour les yeux. A suivre avec attention !


Damien Hilaire

Note :

Nouvelle saison, nouvelle production sur Amazon Prime ! Toujours dans un ambiant chaos qui laisse à désirer.
Pet est l'adaptation par le récent mais déjà connu Geno Studio du manga du même nom en cinq tomes de Ranjô Miyake. Geno Studio est un des nombreux studios gravitant autour du projet Twin Engine. On leur doit déjà Kokkoku, Golden Kamuy et le film Genocidal Organ, trois productions qui n'ont pas grand-chose en commun et Pet ne fait pas exception.

La série n'est pas confiée au premier venu pour autant. En effet nous retrouvons avec surprise Takahiro Omori, réalisateur ayant fait sa renommé chez Brain's Base avant de siphonner le studio et d'aller fonder le sien : Shuka. Il est d'ailleurs étonnant de le retrouver aux commandes pour une série qui ne vient pas de sa propre boite mais après tout si cela permet d'avoir une œuvre aussi bien que Durarara!! ou Baccano!, y'a pas de raison de s'en priver. D'autant qu'il ne vient pas seul puisqu'au scénario il retrouve Sadayuki Murai, qui s'occupe du même poste sur Natsume Yuujinchou mais qui a sans doute été choisi pour son travail sur la première série de Boogiepop Phantom qui possède quelques résonances avec Pet.

La série démarre sur les désespoirs d'une mère qui se confie à un docteur sur sa difficulté à élever son gamin, visiblement atteint, complètement amorphe mais capable de s'éveiller pour se fracasser la tête contre les murs. C'est une situation dans laquelle son mari la laisse seule. Pendant qu'elle se plaint, un homme approche de son fils et commence à entrer dans sa tête. Il fait partie d'une catégorie de gens comme Satoru, capable de manipuler l'esprit et la mémoire des autres. C'est pour ça que ce futur talent est renfermé sur lui-même, capable de ressentir et d'imager les angoisses et obsessions de sa mère qui projette sur lui ses pulsions violentes qui l'isolent et le rendent malade. Heureusement qu'Hayashi est là pour lui expliquer tout ça.
Des années après nous découvrons de nouveaux personnages. Kenji gérant d'un bar et ses deux employés, Hiroki et Tsukasa. Alors que Kenji ressasse le départ de son ancien acolyte pour Bali, l'inquiétant Katsuragi le charge d'une drôle de mission.

Il va être compliqué de parler de Pet sans trop en dire, surtout que le titre est assez nébuleux et qu'on ne comprend pas tout ce qui se passe à l'écran. Et c'est bien normal puisque le principe de la série c'est de faire perdre pied aux personnages face à la réalité. N'arrivant plus à différencier le mirage, le rêve, on doute du réel. C'est assez dérangeant sur certains plans tout à fait troublants. L'animation n'est pas encore mise à l'épreuve, les scènes de voyage intérieur avec Satoru et Hayashi rejouent un psychédélisme que ne renierait pas Ultra Heaven. Toutefois, et ça semble devenir une habitude avec Geno Studio, la CGI est aux fraises, rien d'aussi catastrophique que l'ours contre le loup de Golden Kamuy mais les effets de fumées ne font guère illusion, mention spéciale à la scène du coca, d'une laideur affligeante.
Si on omet ces quelques points noirs, Pet réussit à intriguer le spectateur suffisamment pour vouloir continuer, c'est original et le duo Murai/Omori est sans doute le meilleur combo possible pour adapter une œuvre qui joue avec le subconscient et les visions du réel. En bonus on a un opening de TK, le fameux chanteur d'Unravel (le générique de Tokyo Ghoul), et son timbre de voix colle tout à fait au délire de Pet.
Bon début pour cet anime donc, qu'il faudra suivre de près.


Bruno De La Cruz

Note :

Depuis son lancement en 2015, le studio Geno Studio n'a pas franchement choisi la facilité. On ne reviendra pas sur sa création sur les cendres chaudes de Manglobe, mais il est un fait clair et net : son attention est attirée par l'animation pour adultes. Après le terrorisme (Genocidal Organ), la science-fiction existentielle (Kokkoku) et l'adaptation de Golden Kamui, voici venir le portage de Pet, autre titre que l'on peut ranger dans la case seinen. Et je dirais même seinen de l'ombre, mais c'est là aussi l'identité de Twin Engin, souvent courageux pour remettre en avant des œuvres parfois oubliés mais puissante. Bref, c'est une idée à soutenir.

Le manga de Miyake Ranjou est une merveille de torture psychologique, de science-fiction, de manga à ambiance, de composition aussi. Et si on doit rapidement faire une croix sur l'esthétique du manga à la TV, en ce qui concerne le trait de Miyake Ranjou, c'est surtout le report de diffusion qui pouvait nous faire peur. Alors, qu'en est-il ?

Le premier épisode est franchement prenant, pas tant pour sa plastique que pour son propos. La racine du manga est de nature à nous interroger tant on sent le récit puissant et malin. C'est l'éxpérimenté Takahiro Ômori (Durarara!!) - habile dans l'exercice - qui est à la manoeuvre, mais il existe toujours la crainte d'une série trop faiblement armée techniquement (il était aussi derrière le navrant La Fille des Enfers) pour nous faire croire à ce qu'elle raconte. Ici, le doute est balayée grâce à la présence du scénariste Sadayuki Murai (Perfect Blue) - Monsieur thriller - toujours au top quand il s'agit de faire parler les personnages et de figer le temps.

C'est paradoxal, mais ma petite déception se trouve dans le rendu des personnages, dont la charge revient à un célèbre duo Junichi Hayama/Masashi Kudo (Bleach). Il n'y a pas à remettre en cause le talent de ses deux artistes chevronnés, extrêmement sympathiques par ailleurs (j'ai pu les interviewer plusieurs fois), mais peut-être que les forces en présence pour animer leurs idées ne sont pas assez vives. Cela étant, ce lancement est réussi, car la folie qui gagne les personnages est palpable, tout comme la pression mise/subie par certains d'entre eux. Je crois que la présence de Yamada Tatsuo à la direction de l'animation (un fidèle de Takahiro Ômori) nous permet d'espérer quelques éclats. Quoi qu'il en soit l'intérêt n'est pas là, et c'est une formule à la Kokkoku (le manga disponible chez Glénat est un chef-d'œuvre) qui nous attend : pas très beau, mais ça nous prend quand même aux tripes.

Enfin, un dernier mot sur la présence du studio Pablo pour les décors - et ce sera important car Pet propose quelques voyages dans l'esprit traumatisé de ses personnages - et celle assez nouvelle de Shia Hideyuki aux compositions musicales. Un nom qui sort du chapeau après une première apparition après le projet web Ekimemo en 2018.


Pa Ming Chiu

Note :

La mère du jeune Satoru est en proie au désespoir le plus total. Son fils est depuis toujours dans un état végétatif et se contente de regarder le même anime en boucle. Pour ne rien arranger, son père fait comme si de rien n'était et s'absente pour des voyages d'affaires fictifs afin de fuir ses responsabilités.
Satoru ne sort de cet état que lors de certaines crises où il se fait du mal à lui-même, et c'est aujourd'hui la raison qui l'amène chez le docteur. Il s'est frappé la tête avec une telle violence sur un meuble qu'il en gardera une trace à tout jamais. Alors que sa mère confie son désarroi au docteur et lui confesse même qu'elle aurait préféré ne jamais l'avoir, un homme mystérieux s'approche de Satoru et parvient à entrer en communication avec lui en… entrant dans son esprit.
On comprend alors que Satoru a en réalité une sensibilité spéciale qui lui permet de se projeter dans l'inconscient des personnes autour de lui. La crise où il s'est tapé la tête a notamment été déclenchée par les pulsions de suicide de sa mère… Incapable de maîtriser cette capacité, l'enfant est enfermé dans une espèce de cauchemar perpétuel constitué des névroses de cette dernière. Mais l'homme mystérieux, qui a le même pouvoir que lui, va lui apprendre qu'il peut s'en sortir en dissociant les mauvaises pensées des bonnes.
Saut dans le temps. Quelques années plus tard, nous découvrons un Satoru à présent adulte et totalement sorti de son état végétatif qui travaille avec un mafieux. Nous suivons aussi d'autres personnages, à savoir Kenji, un tenancier de bar qui fait des affaires avec ledit mafieux, et deux jeunes gens à qui il a loué l'appartement de son meilleur ami parti à Bali pour un temps incertain.

Le début de Pet est pour le moins sans concession et accroche tout de suite l'attention. On sait d'emblée qu'on est dans du seinen pur et dur. Le saut dans le temps et le changement de point de vue est également très bien géré. Aussi astucieuse dans son écriture que dans sa construction, la narration perturbe à dessein avant de raccrocher les wagons et asseoir ses concepts et ses personnages.
Si l'ensemble de la réalisation est propre, on regrette juste un léger manque de folie dans la mise en scène et la direction artistique. On a bien quelques plans dérangeants et les allers-retours entre réalité et illusion sont fonctionnels, mais on aurait aimé des choses encore plus surréalistes et lâchées. Ce n'est pas la première fois qu'une histoire met en images ce genre de plongée dans l'esprit/la folie et la barre est placée haute avec par exemple des films comme l'Echelle de Jacob, The Cell, Inception ou les films de David Lynch pour ne citer que les plus connus. Et on ne peut que rêver à ce qu'un Satoshi Kon (Paprika, Perfect Blue, etc.) aurait pu faire avec un tel matériau de base.
Côté écriture, reste aussi à voir si le lourd passé familial de Satoru, longuement exposé, a une utilité dans le récit ou n'est que du glauque gratuit.
En tout cas, ne vendons pas l'eau de l'ours avant de l'avoir tué et attendons de voir ce que les autres épisodes nous réservent.


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