Le guide des anime du printemps 2021
Shadows House

par l'équipe éditoriale d'Anime News Network,
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Qu'est-ce que c'est ?

Un manoir qui cache un secret… Dans un immense manoir bâti à flanc de falaise vit une famille d'êtres sans visage aux airs d'aristocrates, les Shadow. Ils ont, pour les servir et leur tenir lieu de « visage », des domestiques désignés comme poupées vivantes. L'entrée de l'une d'elles au service de la jeune Kate Shadow marque le début d'un bien singulier quotidien entre une ombre et sa poupée. Voici l'adaptation animée d'un manga éminemment insolite !

Shadows House est diffusé sur Wakanim le samedi à 19 h.


Comment était le premier épisode ?

Damien Hilaire
Note :

Shadows House adapté en anime mais quelle formidable nouvelle pour ce manga qui a du mal à sortir de l'ombre chez nous ! Shadows House c'est la série de mystère qui défonce tout. C'est intrigant, l'univers est accrocheur, ça a été salué par l'auteur de The Promised Neverland donc forcément c'est que ça bute. Un projet pareil il faut du solide et là ça déconne zéro parce que le studio qui s'y colle c'est CloverWorks et autant dire qu'ils ont bien pris leur envol depuis leur prise d'indépendance. Ils ont montré leur excellence technique depuis Fate Babylonia et la saison précédente Wonder Egg Priority a plus que fait parler de lui. Et c'était eux qui s'occupait de l'adaptation de The Promised Neverland donc ils sont tout désignés pour Shadows House s'ils ne font pas les même choix malheureux. Et ça ne risque pas d'arriver puisque la série est réalisée par Kazuki Ohashi qui a bossé sur Tsukimonogatari ou Nisekoi entre autres mais n'a jamais réalisé de série. Pour l'adaptation du manga de so-ma-to, il fait équipe avec Toshiya Ono, scénariste de The Promised Neverland oui, mais surtout de Gatchaman Crowds, Tsuritama et L'Ère des Cristaux ! Des productions toutes extrêmement intéressantes, j'ai très hâte de le revoir bosser avec Kenji Nakamura mais je m'égare.

Shadows House nous amène dans une étrange demeure. Ce gigantesque manoir est habité par les Shadow, une famille particulière qui ressemble à s'y méprendre à des ombres. Entièrement noires, elles produisent de la suie qui s'accumule dans toutes les pièces de l'immense bâtisse. Il faut donc régulièrement faire le ménage. Pour se faire, les Shadow ont un double qui leur sert à la fois de maid et de visage, une poupée vivante, véritable joyaux mécanique agissant comme un humain, alimenté de la même façon, et capable de réflexion et d'émotions afin de pouvoir représenter l'ombre qui leur tient de maître.
Notre jeune héroïne est la poupée vivante de la jeune Kate, une Shadow tout juste acceptée dans la société qui, maintenant qu'elle est devenue adulte au yeux des autres membres de la famille, reçoit une poupée vivante pour lui servir de visage public. Mais la poupée, enjouée et maladroite, a un caractère bien éloigné de sa maîtresse. Les deux sont elles réellement faites pour s'entendre ?

C'est sublime. L'univers rempli de mystère réussit à happer le spectateur dans son ambiance feutrée. C'est à la fois onirique et hors du temps tout en ayant un côté inquiétant. Pas encore de quoi sauter au plafond sur l'animation mais il n'y en a pas besoin, la série fonctionne sur son tandem principal, un choix de couleurs vives qui contrastent bien et des décors soignés qui enferment les protagonistes dans une cage dorée dont on se demande s'ils vont en sortir. Si peu a été montré et déjà tant à découvrir ! La série réussit à allumer cette étincelle de curiosité qui pique au flanc. Quand un titre place une amorce aussi alléchante c'est difficile de ne pas mordre à l'hameçon.
La musique de Kenichiro Suehiro colle très bien, c'était une bonne idée de faire appel à lui après son travail sur Re:Zero et surtout Fire Force, autre œuvre étrange et hors du temps dans un univers fantasy cloisonné (différemment). Mention particulière à l'opening entièrement instrumental dont le violon à la fois envoûtant et nerveux convaincra n'importe qui. Une des meilleures séries de la saison à n'en pas douter !


EmmaNouba
Note :

Les Shadow sont des humains sans visage qui génèrent de la suie. Ils vivent comme des aristocrates dans un monde steampunk et ont à leur service des poupées vivantes. C'est alors que l'on rencontre une jeune fille aux cheveux blonds, copie conforme d'une Shadow, Kate. Même si elle est une poupée, elle ressent la faim, la douleur… bref, elle est conditionnée pour servir sa maîtresse sans se poser plus de questions que cela. Son arrivée dans le monde de Kate est comme la chute d'Alice dans l'autre monde. Elle y découvre une jeune fille qui produit de la suie, tout ce qu'elle touche se couvre de poudre noire.
On ne comprend pas vraiment les liens qui vont unir ces deux personnages, la jeune poupée est là pour faire le ménage et la noble Shadow semble souffrir de sa condition car nul ne peut lire sur son visage et quand elle est en colère ou contrariée, elle met encore de la suie partout. C'est un bien curieux monde que celui de cette Kate ou de cette poupée qui ne sait pas lire, mais est toujours de bonne humeur, malgré sa maladresse. Ce qui est drôle, c'est que ce personnage s'interroge sur son utilité, pas sur son humanité. Elle est conçue à l'image des humains et son vrai rôle est d'être le visage de sa maîtresse. Notre amie est très curieuse et surtout elle n'y connaît rien à rien, elle ne sait par exemple pas ce qu'elle doit manger pour avoir de l'énergie. On entre alors dans un bien étrange jeu entre les deux filles, l'une et l'autre semblables aux deux côtés d'une pièce de monnaie, une lumineuse, l'autre sombre. La maîtresse va lui apprendre à lire. Arrivant un matin en retard, elle découvre toute la chambre couverte de suie et sa maîtresse de sale humeur.
On apprend que les Shadow ont une poupée à leur « image » quand ils sont reconnus comme adulte. Aucun maquillage ne peut donner de visage à ces êtres. Entre Kate et la poupée un peu fantasque, le courant passe bien, et la Shadow décide de la nommer Emilico. Fin du premier épisode.

Dans le genre gothique et bizarre, Shadows House se pose là. Adaptation assez fidèle graphiquement du manga éponyme des deux artistes, Somato, cette série est produite par le studio CloverWorks, à qui l'on doit notamment le génial Wonder Egg Priority. On peut donc s'attendre à de la qualité. Aux manettes de cet anime, on trouve Kazuki Ōhashi (Aho-Girl), Toshiya Ono, décidément très prolifique (86-EIGHTY-SIX, The Promised Neverland) signe le scénario, le chara design étant assuré par Chizuko Kusakabe (Trouble Chocolate), et la direction de la photographie par Yoshiki Obata (As Miss Beelzebub Likes).
On ne sait que penser de ce premier épisode, si ce n'est que jamais il n'y a une touche d'ecchi et ça s'est une gageure appréciable. Pour le moment, le monde dans lequel évolue Kate est peu détaillé, mais on sent bien que ce rapport maître-poupée est étrange, voire malsain. Si les humains sont considérés comme des poupées, qu'en est-il vraiment ? Qui sont ces personnes sans visage ? Pourquoi sont-elles condamnées à ne pas avoir de visage et à tout noircir autour d'elles ? Seul moyen de le savoir… s'accrocher et se laisser dériver vers le deuxième épisode…


Alain Broutta
Note :

Publié depuis la fin de l'année 2018 dans l'hebdomadaire Young Jump et édité en France depuis juin 2020 aux éditions Glénat, Shadows House est un manga que l'on doit à un duo d'auteurs regroupés sous le pseudonyme de so-ma-to. L'adaptation animée arrive au printemps 2021 via le studio Clover Works, qui était auparavant à l'œuvre sur Wonder Egg Priority, une des séries les plus remarquables du début d'année. Kazuki Ohashi, qui avait été jusqu'ici réalisateur d'épisodes pour Kakegurui ou Girlish Number, entre autres, signe ici sa première direction globale de série, épaulé par Toshiya Ono à la supervision du script.

Comme son nom l'indique, Shadows House se déroule dans une maison remplie d'ombres…plus particulièrement, il s'agit de la demeure de la famille Shadow. Les membres de cette lignée souffrent d'un mal étrange, s'apparentant à une malédiction : leurs métabolismes produisent de la suie en permanence (et davantage s'ils ressentent des émotions fortes), rendant leurs corps entièrement noirs et leurs visages méconnaissables. Afin de les assister dans leurs quotidien, les membres de la famille disposent d'une poupée vivante, conçue à leur image. Ainsi, dans ce premier épisode, nous suivons un de ces pantins, une demoiselle blonde sans nom, qui rencontre pour la première fois sa maîtresse, mademoiselle Kate.

Le concept de cette histoire est donc pour le moins intriguant. En quelques minutes, les principes de base de la série sont explicités, et mis en exergue par l'opening, ce qui ne manque pas déjà de soulever de nombreuses questions. Qui sont les membres de la famille Shadow et pourquoi souffrent-ils de ce mal ? Comment sont conçues les poupées et pourquoi ont-elles l'apparence de leurs maîtres ? D'ailleurs, sont-elles vraiment des créatures artificielles, puisqu'elles doivent par exemple se nourrir ? Pourquoi chaque membre de la famille vit reclus de son côté ?

Toutes ces questions, ce premier épisode n'en fera rien, pour le moment, préférant se concentrer sur la rencontre entre mademoiselle Kate et sa jeune gouvernante, qu'elle finira (spoiler !) par nommer Emilico. Et malheureusement, c'est un peu tout ce qu'il y aura à retenir, la suite de l'épisode nous laissant suivre Emilico dans ses tâches quotidiennes, dans son besoin de faire honneur à sa maîtresse, dans ses maladresses… Le tout, dans une ambiance victorienne et vaguement moe, les gaffes de la jeune soubrette la rendant d'autant plus attendrissante. La série joue notamment sur le contraste entre le caractère dynamique et ingénu d'Emilico face au ton réservé et mélancolique de Kate.

Alors oui, c'est mignon tout plein, mais avec un tel potentiel d'intrigue, la série méritait sûrement mieux que ce petit récit tranche de vie propice à l'ennui. Et rien n'indique, à priori, que le ton devrait se durcir par la suite. Bref, malgré des enjeux originaux et un aspect métaphorique intéressant sur la dualité, Shadows House ne devrait guère intéresser que celles et ceux qui n'ont pas passé l'âge de jouer à la poupée.


Pa Ming Chiu
Note :

Dans le mystérieux manoir aristocratique des Shadows, les habitants n'ont pas de visage et leur corps produit en permanence de la suie qui macule leurs vêtements et salit leurs chambres. Pour faire le ménage, ils ont à leur service des poupées mécaniques (?) à leur propre effigie, qui elles en revanche ont des visages parfaitement identifiables. Dans ce premier épisode, nous suivons le quotidien de l'une de ces poupées sans nom, au service de sa jeune maîtresse Kate.

La réalisation assurée par le studio CloverWorks (Persona 5, The Promised Neverland, etc.) est franchement délectable. Pas de sakuga évidemment vu le sujet, mais on remarque en particulier un chouette travail sur les textures des décors et des ombrages, avec des petits traits fins horizontaux et verticaux entremêlés qui donnent l'impression d'avoir des crayonnés sur un support de toile. L'ambiance gothique est également bien travaillée avec éclairages très diffus, très Georges de la Tour dans l'esprit. Les Shadow, représentés uniquement en noir, ne manquent pas d'évoquer les personnages en ombres chinoises de Michel Ocelot. Côté histoire, il est difficile une fois de plus de se faire un avis sur un seul épisode, à fortiori quand il ne se passe pas grand-chose dans celui-ci.
Kate et sa poupée apprennent juste à se connaître, à cohabiter et la poupée-doppelgänger semble plus humaine que sa réservée maîtresse avec sa bonne humeur et son enthousiasme contagieux (et sa maladresse de tous les instants pour flatter les instincts moe des otaku qui vont la trouver « trop mignonne » et leur donner des « envies de protection »...). Elles sont de manière plus qu'évidente les deux facettes d'une seule et unique personne et on est curieux de voir comment cet aspect sera développé dans le scénario.
Ces deux entités finissant par prendre soin de l'autre, on devine aussi un potentiel sous-texte (acceptation de soi, s'aimer soi-même pour aimer autrui, etc.) mais là encore, il est trop tôt pour savoir si l'histoire ira réellement dans ce sens ou non.
Il en est de même pour cette étrange suie dégagée par les habitants, notamment lorsqu'ils sont d'humeur négative, parfaite illustration des expressions « broyer du noir »/« avoir des idées noires ». Le détail intrigue et on se demande ce que cela apportera sur le long terme. Simple fantaisie graphique ou point essentiel du lore ? Beaucoup de questions donc mais peu de pistes solides pour l'instant. Ce premier épisode manque par ailleurs de rythme et de rebondissements, mais, la haute qualité visuelle aidant, on a quand même envie de pousser plus loin.


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